Le RND qui tiendra, ce jeudi 20 juin, la session extraordinaire de son conseil national, entame la dernière ligne droite avant le congrès censé doter le parti d'un SG, dont il est dépourvu depuis la démission d'Ahmed Ouyahia, le 3 janvier dernier. «Toutes les conditions techniques sont réunies pour la réussite de cette session extraordinaire du conseil national», comme l'a indiqué la porte-parole du parti et chargée de l'information, Nouara Djaâfar. Cette assurance tient du fait que, cette réunion de la plus haute autorité du parti entre deux congrès, a lieu non seulement dans les délais, mais aussi dans une ambiance apaisée. Il faut remonter au lendemain de la démission d'Ouyahia, soit le 17 janvier dernier, pour retrouver les premières tentatives de cerner cette crise, sans précédent au sein du RND, lui-même issu de la crise qu'a connu le pays, avec la réunion du conseil national qui a plébiscité Abdelkader Bensalah, dans les fonctions du secrétaire général par intérim du RND. Au-delà des mesures adoptées pour la préparation du 4e Congrès ordinaire du parti, cette élection de Bensalah, pour ses qualités de «rassembleur» et la crédibilité dont il jouit auprès des militants du parti, est considérée, en soi, «comme une fin de crise». Le conseil national du parti, entérine la démission du désormais ex-secrétaire général Ouyahia, et reconnaît l'existence de «tensions et des signes de division à travers les structures et les rangs du parti». Cette instance a mis en place un nouveau bureau national, dénommé «instance nationale technique», provisoire, chargée de définir l'organisation, la composition et les règles de fonctionnement de la commission nationale de préparation du 4e congrès. Laquelle instance s'est fixée pour première priorité de rétablir la stabilité au sein du parti, subséquemment à la fronde contre Ouyahia, menée par ce qu'il est convenu d'appeler le mouvement de redressement du parti. Il s'agit du «comité de sauvegarde» du parti, regroupant des personnalités connues du parti, dont l'ancien ministre de la Santé, Yahia Guidoum, l'actuel présidente de l'Unfa, Nouria Hafsi, ainsi que l'ancien P/APC d' Alger-Centre Tayeb Zitouni, pour ne citer que ceux-là, qui avaient jeté le parti dans un profond malaise, dont le paroxysme avait été atteint suite à cette démission. Le comité technique a entrepris, donc, de prendre attache avec la base militante du parti dans les wilayas, à travers les coordinateurs, qui ont reçu pour instruction, surtout, de prendre à bras le corps la vie organique du parti. L'instance nationale procéda, à la désignation d'une commission nationale de réhabilitation composée de cinq personnalités du parti, ayant à sa tête Hacene Laskri, lequel aussitôt désigné, commença à «étudier la situation organique» du parti. Elle devait spécialement examiner les recours émanant de cadres révoqués pour leur candidature sur les listes d'autres partis lors des dernières législatives. Soit une soixantaine de demandes recensées dans ce cadre, pour lesquelles cette commission devait prendre des «décisions au cas par cas», concernant les militants qui se plaignaient de marginalisation de la part des coordinateurs. Mais, loin de s'arrêter à ces problèmes d'ordre organique, décision a été prise en outre de maintenir le contact et le dialogue avec la base du parti, dans le but de permettre au parti de «retrouver sa cohésion», a tenu à signaler à ce propos, la porte-parole du parti. Ainsi, le conseil national qui se tient, en session extraordinaire, doit définir la date du congrès, et mettre en place deux commissions. La première, organique, qui aura pour principale mission l'étude des projets de résolution organique et politique, et où on met en exergue la résolution pour créer la commission de préparation du 4e congrès, qui devrait se tenir durant la période allant de juin à septembre 2013. Outre l'ancien secrétaire général, Ahmed Ouyahia, seront présents au rendez-vous du 20 juin, à en croire les déclarations de Nouara Djaâfar, quelque 138 (sur les 297 ) membres du conseil national, élus par leurs pairs les 8 et 11 juin derniers, les chefs des groupes parlementaires des deux Chambres, les ministres du parti, les présidents des organisations de masse (scouts, femmes et victimes du terrorisme…), ainsi qu'une cinquantaine de membres sur le quota du secrétaire général, qui désigne des personnalités et compétences de son choix. Mais le plus important est que, dès la phase de préparation, le congrès commence dès l'installation de la commission de préparation, le vendredi. Soit, le lendemain même de la réunion du conseil national. Cette commission se réunira pour examiner le règlement intérieur, et se divisera en quatre sous commissions, (organique, résolution politique, information et communication, et révision des statuts). A la veille du conseil national extraordinaire, au RND, l'on se considère déjà à la deuxième phase de préparation matérielle du congrès, en ce sens que, durant la période qui nous sépare de cette échéance importante, les structures existantes s'attelleront à la tenue des congrès régionaux, et de wilayas, afin d'élire les délégués au congrès. Ainsi donc, selon notre interlocutrice, le RND a réuni les conditions pour un retour à la normale de la vie organique du parti, dans les délais prévus car, dès la 7e session ordinaire qui a élu Bensalah, il a été décidé d'une session extraordinaire a-t-elle noté. Les statuts prévoient, en effet, en cas de démission du secrétaire général, que la conduite à tenir consiste en l'élection d'un SG par intérim devant préparer le congrès pour assurer la transition. Aussi, «le problème s'est réglé dès l'élection d'Abdelkader Bensalah», note-t-on. A la veille de cette rencontre déterminante, l'instance technique du RND a pris les devants en assurant, dans un communiqué rendu public, que «l'élection des membres de la commission nationale chargée de la préparation du congrès s'est déroulée dans un climat démocratique rassurant. Durant cette rencontre, un sens de la responsabilité élevé a été mis en avant pour faire prévaloir l'intérêt du parti». Qu'en est-il alors des contestations révélées - par presse interposée- à la faveur de voix anonymes se réclamant du comité de sauvegarde du RND ? Il semblerait, à se fier aux déclarations de l'un de ses membres, que certains animateurs de l'aile dite «des redresseurs», ayant fait partie du bureau technique, sont revenus à de meilleurs sentiments. «Nous avons milité pour le départ d'Ouyahia. Et maintenant qu'il est parti, il n'y a pas de raison de poursuivre la contestation», suggère-t-il. Mais qu'à cela ne tienne, l'on ne peut préjuger de ce qui pourrait avoir lieu le 20 juin prochain, si l'on se fie à certains échos. Ceux là même qui contestent la composition de la commission nationale de préparation du congrès et «l'exclusion des opposants de la préparation du congrès», ainsi que la présence de facto des coordinateurs. Sur ce point précis Nouara Djaâfar répond en rappelant que «la composante de cette commission est élue». De sources proches du parti, l'on soutient néanmoins, que les efforts de réconciliation entre les deux ailes ont donné leurs fruits et si, malgré tout, «les divergences de points de vues persistent cela ne pourra pas influer sur le cours du parti».