Tout a commencé quant Belkacem Mellah, membre du Conseil, a invoqué, dans son intervention, l'article 50 du règlement intérieur et les statuts du parti qui donnent le droit au Conseil national de retirer sa confiance au Bureau politique pour en élire un nouveau. Dès lors, deux autres membres, Belkacem Benhassir et Nouria Hafsi, ont appelé M. Ouyahia à introduire à l'ordre du jour la lecture du communiqué au nom du « mouvement de sauvegarde du RND ». Le SG du RND répond par un non, en leur expliquant que le Conseil national allait ouvrir un débat à huis clos sur la situation interne du parti. Il a promis que les débats seront libres et démocratique. « J'ai entendu dire qu'il y a des gens mécontents voulant s'exprimer sur la situation du parti. Eh bien, qu'ils soient les bienvenus. Nous n'avons jamais interdit à quiconque de faire part de son opinion », a-t-il souligné. Et d'ajouter toutefois que« nul ne saurait remettre en cause le droit à la libre expression et à la critique, pour peu qu'il soit exercé au sein des instances légitimes du parti ». Pas convaincus, les contestataires ont quitté la salle. Nouria Hafsi a qualifié le Conseil national « d'illégitime ». Dans un communiqué distribué aux journalistes, les protestataires demandent la tenue d'un congrès extraordinaire avant les élections locales pour élire une nouvelle direction. Les partisans d'Ouyahia ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont pris à partie un militant protestataire. Mais pour Abdeslam Bouchouareb, membre du Bureau national, il ne s'agit pas « d'un militant » mais d'« un sympathisant ». « Ils ne peuvent pas mener une fronde. C'est peine perdue. Ils ne sont pas intègres. Ils sont mal placés pour donner de leçon de démocratie », a tonné un partisan du SG. Un autre ajoute : « Ils ont occupé par le passé des postes de responsabilité. Maintenant que la direction a décidé de donner la chance aux autres militants, ils se sont révoltés ». A souligner que le groupe de Nouria Hafsi s'est retiré des travaux du Conseil. TAUX DE PARTICIPATION : PAS AU NIVEAU DES ATTENTES Cette session ordinaire s'est caractérisée par un autre fait : Ahmed Ouyahia s'est exprimé pour la première fois sur les élections législatives Sur le taux de participation, le leader du RND a estimé qu'il pas été « au niveau de nos espérances, mais il n'a pas été aussi au niveau de ceux qui appelaient à l'abstention », a-t-il dit. Evaluant les « performances » de son parti lors des élections, il a, et d'une manière allusive, répondu à ses détracteurs en leur attribuant la responsabilité du déclin du RND au niveau de certaines wilayas. « Ces élections ont révélé certaines situations où les égoïsmes individuels ont pris le pas sur l'unité des rangs, et cela n'a pas manqué d'influer négativement sur les résultats », a-t-il indiqué, avant de renchérir que le parti a reculé dans 15 wilayas. Le patron du RND semble tourner la page des législatives en se projetant sur les élections locales. « Il appartient à notre parti de s'atteler dès à présent à préparer sa participation aux élections locales », a-t-il lancé. La tâche ne sera visiblement pas une sinécure. Et ça Ahmed Ouyahia le sait. « C'est un défi encore plus complexe pour les concurrents. Le seuil éliminatoire est fixé à 7%, soit une barre plus haute que les 5% appliqués aux législatives sans oublier que chaque liste sera tenue d'engager 30% des candidates aux assemblées populaire de wilayas », a-t-il expliqué. LEGISLATIVES : « UNE ETAPE ESSENTIELLE DANS LA VIE POLITIQUE DU PAYS » N'empêche, M. Ouyahia a qualifié le scrutin du 10 mai « de rendez-vous important et d'étape essentielle dans la vie politique du pays ». Pour cinq bonnes raisons. Premièrement, soutient-il, le peuple a confirmé son attachement à la stabilité de l'Algérie et à son ordre démocratique et républicain. Pour lui, le peuple n'a non seulement pas oublié tout ce qu'il a versé comme sang et comme larmes durant plus d'une décennie de trouble, mais il a observé non sans préoccupation les agitations et les incertitudes qui pèsent sur les pays voisins. Deuxièmement, le peuple a indiqué, selon Ouyahia, son choix pour la poursuite et l'approfondissement du processus de redressement national que mène le président de la République. Troisièmement, « l'Algérie a prouvé au monde que son système démocratique pluraliste est une réalité qui s'améliore d'étape en étape ». Le SG du RND a, par la suite, tenu à commenter la participation de son parti à ces joutes. « Les élections du 10 mai ont été marquées par une compétition sans précédent avec pour conséquence un grand émiettement des voix », a-t-il indiqué. Reste que pour lui, les citoyens ont pu voter dans des conditions légales et matérielles proches de celles des pays développés alors que les observateurs internationaux ont « pu témoigner que les élections sont un processus largement démocratique et transparent ». Les élections, et c'est la quatrième conclusion d'Ouyahia, ont démontré le caractère effectif des réformes politiques. Enfin, l'APN se distingue par une forte présence des formations qui ont soutenu le programme et les réformes du chef de l'Etat. Cela, aux yeux de M. Ouyahia, offre un gage certain pour la préservation de la stabilité politique du pays.