Mohamed Mebarki, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, est convaincu que le secteur qu'il dirige a de beaux jours devant lui, car étant l'un des « piliers » du développement économique. A dix jours de la fin des inscriptions, l'engouement se fait déjà sentir, affirme le ministre lors de son passage, hier, au forum du journal El Moudjahid. 80.000 nouveaux inscrits ont été recensés, dira-t-il, avant de faire savoir que 380.011 nouveaux postes de formation ont été ouverts cette année, dont 245.000 en formation diplomante et 128.000 en formation qualifiante, et ce, en plus des 18.000 nouveaux postes qui seront assurés par le privé. Au total, 600.000 places sont prévues pour la rentrée de la formation professionnelle dont le coup d'envoi sera donné le 22 du mois en cours. Pour ce qui est des structures de formation, 21 nouveaux établissements ouvriront leurs portes à compter du mois courant. Au total, 1.185 établissements seront fonctionnels cette année. Côté spécialités, Mohamed Mebarki a indiqué qu'une nomenclature a été établie l'année dernière, contenant 422 spécialités. Pour les stagiaires, 43 spécialités nouvelles seront mises à leur disposition, dont l'industrie pétrolière et gazière, notamment dans les wilayas du Sud, la maintenance des panneaux solaires et la téléphonie mobile. Le ministre insiste « sur les spécialités de courte durée, permettant aux jeunes d'être très rapidement recrutés ». Nouveauté : à partir de cette année, la formation par apprentissage sera encouragée. D'abord, par une éventuelle revalorisation des salaires destinés aux apprentis et l'âge limite d'accès qui sera porté à 30 ans. En outre, cette formation sera ouverte même aux filières littéraires. Autre nouvelle, la bourse des stagiaires sera revue à la hausse cette année. Mohamed Mebarki change de ton en parlant de l'enseignement professionnel. Il a dressé un sombre tableau de la situation du secteur. Ainsi, 1% seulement des recalés de l'enseignement obligatoire est absorbé par l'enseignement professionnel, alors qu'initialement, ce domaine devait intégrer plus de 30% d'exclus. Pour le ministre, le système d'orientation doit être revu. Selon lui, le secteur de l'enseignement professionnel est devenu « le réceptacle des ratés » de l'enseignement général. De ce fait, M. Mebarki annonce que l'architecture des diplômes sera revue, dont le projet du bac professionnel qui sera proposé dans le cadre de la révision de l'enseignement professionnel. En somme, il affirme qu'à l' avenir, les formations seront élaborées en fonction des besoins du marché, avant d'inciter à développer le volet sensibilisation et communication des jeunes qui « ne sont pas suffisamment informés sur la formation professionnelle ». Reste que pour Mohamed Mebarki, « le manque de main- d'œuvre qualifiée n'incombe pas au secteur de la formation professionnelle ».