Pour la deuxième fois consécutive, l'Algérie est classée en tête du groupe des pays les plus actifs en matière de consultation et d'alimentation de la base de données nominatives en Afrique du Nord. L'Algérie est également, le seul pays d'Afrique du Nord à utiliser la base de données génétiques. Elle est considérée comme étant la plus active dans la région, souligne un rapport sur l'utilisation des bases de données d'Interpol par les pays africains. Selon un rapport sur le degré d'utilisation des bases de données d'Interpol par les pays africains présenté lors des travaux de la conférence régionale africaine d'Interpol tenue à Oran, les 10 et 12 septembre, l'Algérie est le pays qui a effectué le plus d'opérations avec 75% de consultations et le deuxième pays qui a alimenté la base d'Interpol. Ainsi, la base de données sur les véhicules volés (SMV) a été la plus utilisée par l'Algérie avec près de 92% d'opérations de consultation suivie de la Tunisie et du Maroc. L'étude montre également que l'Algérie reste en tête des pays de l'Afrique du Nord ayant consulté la base de données sur les œuvres d'art volées. En revanche, l'Egypte est classée première en matière d'alimentation de cette base vu le trafic des œuvres d'art dans ce pays surtout après la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011. L'Algérie et l'Egypte « sont les deux pays les plus actifs dans ce domaine », souligne le rapport. En ce qui concerne la base de données spécialisées, l'Algérie est le seul pays d'Afrique à utiliser les profils d'ADN, les empreintes digitales et les informations balistiques. Il est à signaler que la police algérienne dispose d'une banque de données de profils génétiques ADN répondant aux standards recommandés par les experts de l'OIPC-Interpol. « Cette banque de données, représentant plus de 5.000 profils ADN, renforce les capacités d'expertise, notamment en matière d'établissement des rapprochements entre scènes de crime », explique-t-on à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Elle a permis l'identification des auteurs d'homicides volontaires, de vols, d'attentats kamikazes ainsi que de victimes de catastrophes majeures et de personnes inconnues ou disparues à l'exemple des inondations de Bab El Oued en 2001. Le secrétariat général d'Interpol, dont le siège est à Lyon, a élaboré un logiciel qui permet aux pays ayant signé la charte d'accéder, par la voie électronique, aux profils d'ADN rassemblés dans une base de données commune. « L'Algérie a été la plus utilisatrice des bases de données d'Interpol pendant la période 2011 et 2012, et ce, pour la seconde fois consécutive », conclut le rapport. Toutefois, le rapport signale que les bases de données sur l'exploitation sexuelle des enfants (ICSE) ne sont pas utilisées dans la région de l'Afrique du Nord. L'étude montre également que les pays d'Afrique sont résolus à tirer le meilleur parti des outils mis à leur disposition par Interpol pour lutter contre la criminalité. Ainsi, le rapport a souligné qu'il est nécessaire que les BCN (bureaux centraux nationaux d'Interpol) mettent les outils et services d'Interpol à la disposition des policiers de première ligne, ce qui permettra de faire progresser le nombre d'utilisateurs et l'exploitation des bases de données. De plus, les pays membres pourront ainsi tirer le meilleur parti de ces outils accessibles à tous les BCN, note le rapport. Ces études permettront aux instances dirigeantes des pays membres d'évaluer l'utilisation des outils et services d'Interpol par les BCN, qui constituent, selon le document, un appui opérationnel à la lutte contre la criminalité.