Le laboratoire de la police scientifique existe depuis 6 ans. Il a permis d'expertiser 3500 affaires et d'élucider 80% des cas ayant trait à la criminalité sous toutes ses formes, à l'identification de personnes décédées inconnues et à la filiation parentale. En six années, le laboratoire de la police scientifique a expertisé 3500 affaires représentant 5000 profils d'ADN. Il a permis d'élucider 80% des cas se rapportant à la criminalité, au terrorisme, à l'identification des victimes de catastrophes naturelles et à la filiation parentale. Un fichier automatisé de profils génétiques sera bientôt élaboré. Des informations révélées lors de l'atelier technique sur l'ADN qui s'est ouvert hier, à Alger, sous l'égide d'Interpol. Des experts de l'unité ADN de l'Organisation internationale de la police criminelle (OIPC-Interpol), ont ouvert hier à Alger, un atelier technique sur l'utilisation de l'analyse de l'ADN dans le cadre de l'identification humaine, au profit des spécialistes algériens et marocains et en l'absence des Tunisiens. Tenue à huis clos au siège de la direction de la police judiciaire à Alger, la rencontre se terminera sur des recommandations techniques et scientifiques «axées sur des actions de coopération technique renforcée à même de répondre avec efficacité et célérité, lors des résolutions d'affaires criminelles ou en cas de catastrophe». Il est question de débattre durant trois jours sur «les voies et moyens aidant à l'échange d'informations et les expériences à partir d'études et d'expertises sur les traités d'exploitation des bases de données génétiques, les évolutions technologiques des équipements d'analyse d'ADN ainsi que le développement des meilleures pratiques dans ce domaine». Lors de son allocution d'ouverture, le directeur de la police judiciaire, Abdelaziz Affani, a expliqué que l'atelier constitue «une étape importante dans la mise en œuvre d'un mode de coopération technique et scientifique visant à renforcer et à redynamiser l'échange entre les pays de la région, sous l'égide d'Interpol, à recenser par la même, les domaines d'intérêt commun et de trouver des solutions aux problèmes rencontrés, selon une stratégie commune et efficace en termes d'utilisation de l'analyse d'ADN, dans le cadre de l'identification humaine». Pour le responsable, «dans un monde où la menace de la criminalité transnationale demeure réelle et constante, dans des sociétés où l'affirmation du droit à la sécurité quotidienne est un enjeu majeur, le devoir nous interpelle à œuvrer ensemble dans un souci de développer la police scientifique et technique, notamment en ce qui concerne la mise en place des technologies modernes telles que le profilage ADN qui constitue un outil puissant et un élément pertinent de preuves criminalistiques, permettant d'accroître l'efficacité et l'efficience dans la lutte contre les différentes formes de criminalité». La création en 2004 d'un laboratoire spécialisé en analyse d'ADN, a ajouté M. Affani, a été «un impératif absolu». Depuis, ce laboratoire «a eu à expertiser 3500 affaires représentant 5000 profils ADN, émanant des différents services de sécurité et de justice, ce qui a permis d'élucider 80% de cas se rapportant à la criminalité violente et ordinaire, au terrorisme, à l'identification des victimes de catastrophes et la détermination des liens de filiation, dans le cadre pénal et civil». Coopération avec Interpol
Dans le cadre de l'entraide judiciaire traitée par le biais d'Interpol, a précisé M. Affani, le laboratoire a exécuté «plusieurs commissions rogatoires internationales» ayant trait à la détermination du profil ADN, et émanant de différents pays membres de l'OIPC-Interpol. Le responsable a affirmé que le programme de modernisation des structures de la Sûreté nationale a prévu la mise en place «d'un fichier automatisé de profils génétiques d'ADN, selon les standards recommandés par les experts d'Interpol». Il est attendu de cet instrument, a déclaré M. Affani, de renforcer les capacités d'expertise, notamment en matière de rapprochement entre scènes de crime, d'identifier avec efficience des auteurs de crimes et délits, des victimes de catastrophes majeures et des personnes inconnues ou disparues, de renforcer la coopération internationale par l'échange d'informations concernant les profils génétiques ADN par le biais du BCN (Bureau central national) Interpol Algérie et de la base de données relatives aux profils ADN de l'OIPC-Interpol. Il est important de signaler que cet atelier est le premier du genre, dans la région ouest de l'Afrique du Nord, même s'il a été marqué par l'absence des experts tunisiens pour des raisons non connues. Il intervient au moment où la Sûreté nationale est en train de réorganiser ses structures, notamment celles de la police judiciaire où il est attendu de grands changements.