« Le diabète est une maladie en pleine expansion dans notre pays. Il touche 8 à 9 % de la population adulte, soit 2,5 millions d'Algériens. Ces diabétiques souffrent en silence en raison des douleurs neuropathiques et du risque de complications. » C'est ce qu'a déclaré, hier, le Dr Samir Aouiche, maître-assistant diabétologue au CHU Mustapha-Pacha lors d'une conférence de presse tenue en marge des portes ouvertes sur le diabète. Initié par les laboratoires Pfizer Pharm Algérie et l'ADWA (Association des diabétiques de la wilaya d'Alger), le programme « les faces cachées du diabète » a été lancé simultanément dans toute l'Afrique et les pays du Moyen-Orient. Ce programme a concerné au mois de mai dernier les médecins, et cette fois-ci, il s'est adressé au grand public, et ce, « afin de mieux sensibiliser et informer sur les complications du diabète dont les plus fréquentes sont les maladies cardiovasculaires, la neuropathie diabétique et la perte de vue », expliquera Salim Aït-Belkacem, directeur de la communication à Pfizer. Pour le Dr Nadia Ouamrane, médecin interniste à l'PSP Bouchenab et la polyclinique Aroum de Sidi-Yahia, « le diabète est un problème de santé publique et le suivi est très important car d'allure bénigne le diabète est accompagné de complications qui affectent le patient. J'insiste sur le dépistage mais surtout sur la prise en charge pour faire barrage à ces complications qui sont d'ailleurs onéreuses. Un exemple, pour l'amputation d'un pied, sa prise en charge post-opératoire revient à 900.000 DA ». Le même praticien précise que la situation que nous vivons « est le résultat du changement de nos habitudes alimentaires, l'excès de poids et le manque d'activité physique ». La complication du diabète se manifeste aussi par des douleurs d'origine neurologique, particulièrement au niveau des extrémités des membres inférieurs. Selon le Dr Aouiche, « la douleur neuropathique est sous-estimée par les internistes et le malade n'informe pas son médecin traitant alors qu'elle entraîne dans 50 à 75% des cas une amputation du pied ». Toutefois, « cette douleur existe chez au moins 50% des malades », ajoutera-t-il. Soutenant que « 75% des diabétiques découvrent leur maladie à travers la douleur des extrémités des membres ». Le président de l'ADWA, Fayçal Ouhadda, est revenu dans son intervention sur le plan d'action que mène son association auprès des malades mais aussi le grand public par l'organisation de caravanes de sensibilisation, la psychothérapie et la thérapie de groupe. M. Ouhadda a rappelé la dangerosité de cette maladie car sournoise. « A chaque caravane, nous dépistons de nouveaux cas », dira-t-il. Toujours dans le cadre de la sensibilisation, les deux journées portes ouvertes sur le diabète, organisées au niveau de l'esplanade du centre commercial Ardis par Pfizer et ADWA, ont permis d'effectuer des prélèvements et des visites médicales pour 1.200 personnes le premier jour. Lors de la deuxième journée, une affluence similaire a été enregistrée au niveau du chapiteau où des dépistages et des consultations ont été effectuées gratuitement par des médecins. Des expériences de simulation et des quizz étaient au programme. Cette interactivité, organisée par Memac Ogilvy, aspire à mieux faire connaître la maladie et ses complications qui guettent tout un chacun.