Pour sa première rencontre avec les médias, M. Lamamra a mis l'accent sur « la nécessité de coordonner les efforts pour combattre le terrorisme et les trafics transfrontaliers qui menacent tout le monde ». Il citera le cas du trafic de drogue qui touche autant le Sahel que les pays de l'Europe et de l'Amérique du Nord. En écho au ministre canadien qui a mis en exergue « le rôle de leader de l'Algérie », il ajoutera que celle-ci jouit d'une grande stabilité. « Elle a un rôle d'avant-garde dans la guerre mondiale qui se mène contre le terrorisme », souligne-t-il. A une question sur la position du Canada par rapport à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans le Sahel, M. Baird a réitéré la disponibilité de son pays à travailler contre ces phénomènes. « La lutte contre le terrorisme est l'affaire de tous. Il s'agit d'une lutte internationale obligatoire. Tous les pays doivent œuvrer ensemble pour combattre cet énorme problème », a-t-il dit, tout en soulignant que l'Algérie et le Canada « doivent réfléchir » aux moyens susceptibles d'améliorer leur partenariat « déjà bon » dans ce domaine. La coopération bilatérale, qui en termes de volume d'échange a atteint l'an dernier 6,5 milliards de dollars, a pris une grande part dans les réponses des deux ministres. Elle a été jugée par l'un et l'autre de « fructueuse » mais elle doit de se diversifier et prendre une nouvelle ampleur. Elle devrait dépasser le cadre strictement commercial et s'appuyer davantage sur le partenariat où les PME-PMI seront plus impliquées. Les deux ministres ont évoqué la communauté algérienne au Canada et ont souligné que « la dimension humaine doit être un stimulant entre les deux pays amis impliqués dans plusieurs forums visant à instaurer une ère de paix et redéfinir les règles du système économique international ». La tragédie syrienne n'a pas été omise. M. Lamamra, expliquant la position constante de notre pays sur ce dossier, a plaidé pour « une solution globale, pacifique, et l'émergence d'un consensus syrien ». Il a salué l'accord russo-américain et s'est réjoui « de ce sursaut de la communauté internationale et de cette dynamique positive ». De son côté, M. Baird a estimé qu'il s'agissait de « la plus grande crise humanitaire du XXIe siècle qui nécessite un traitement politique ». DES VOLS QUOTIDIENS VERS MONTREAL Interpellé sur le scandale judiciaire qui avait éclaboussé SNC Lavalin cité dans des affaires de corruption, y compris en Algérie, le ministre canadien a affirmé que « les autorités de mon pays ont adopté en juin dernier une nouvelle loi plus dissuasive sur la corruption et que l'organigramme de direction de SNC Lavalin a été modifié ». « Les entreprises canadiennes travaillent dans un cadre de grande qualité, mais il y a quelques-unes qui font exception. Il est évident que ces dernières doivent payer de leurs actes à travers la justice. Pour SNC Lavalin, les enquêtes judiciaires suivent leur cours normalement », a-t-il expliquéEn guise d'actions concrètes et de perspectives, M. Lamamra a fait état du souhait d'Air Algérie d'assurer des vols quotidiens vers Montréal. « Cette demande introduite auprès du gouvernement canadien a été suivie d'un accord de principe de ce dernier », a précisé M. Lamamra. « Nous sommes assurés d'un soutien très fort qui, certainement, amènera vers un résultat satisfaisant », a-t-il dit. La seconde action sera l'organisation par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique l'année prochaine d'une conférence sur l'enseignement supérieur, à laquelle prendront des chercheurs algériens à l'étranger. De son côté, M. Baird a infirmé les informations sur un éventuel boycott du gaz algérien.