Les échanges économiques entre l'Algérie et le Canada sont «bons » mais doivent dépasser l'aspect commercial, a indiqué dimanche à Alger le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, plaidant pour le développement d'un partenariat dans les domaines de l'Education, des Petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que l'emploi. Le chef de la diplomatie canadienne, qui effectue une visite officielle en Algérie, a salué lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, la «bonne amitié » qui lie les deux pays depuis de «très longues années ». Il a émis le vœux de voir la coopération algéro-canadienne s'améliorer et se développer à l'avenir, notamment, par l'élaboration de programmes d'échanges qui encouragent la création d'emplois. A cet égard, il a qualifié de «bon » le volume d'échanges entre les deux pays, estimé en 2012 à six (6) milliards de dollars, réitérant la nécessité d'améliorer le partenariat pour avoir une plus grande croissance économique de part et d'autre. Invité à donner son avis sur l'affaire du groupe canadien SNC Lavalin, soupçonné d'avoir verser des pots-de-vin pour obtenir des marchés en Algérie, M. Baird a tenu à préciser que cette entreprise « ne représentait pas toutes les entreprises canadiennes » qui, a-t-il dit, « accordent une grande importance à l'éthique dans la gestion » de leurs affaires. Pour dire « toute la détermination du Canada à lutter contre la corruption », il a rappelé qu'une nouvelle loi canadienne contre la corruption a été adoptée récemment et soutenue par tous les partis politiques. « Les entreprises canadiennes travaillent dans un cadre de grande qualité, mais il y a quelques une qui font exception. Il est évident que ces dernières doivent payer leurs actes à travers la justice. Pour SNC Lavalin, les enquêtes judiciaires suivent leur cours normalement », a-t-il expliqué. A une question sur la position du Canada sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans le Sahel, M. Baird a, d'emblée, salué le rôle joué par l'Algérie dans le dénouement de la crise dans la région, affirmant la disponibilité de son pays à travailler ensemble contre ces phénomènes. La lutte contre le terrorisme est l'affaire de tous. Il s'agit d'une lutte internationale obligatoire. Tous les pays doivent oeuvrer ensemble pour combattre cet énorme problème », a-t-il dit, tout en soulignant que l'Algérie et le Canada «doivent réfléchir » aux moyens susceptibles d'améliorer leur partenariat «qui est déjà bon » dans ce domaine. A propos de la crise syrienne, M. Baird a estimé qu'il s'agissait de « la plus grande crise humanitaire du 21ème siècle » qui nécessite un traitement politique. « Seule une solution politique peut résoudre cette crise », a-t-il dit, affirmant que le Canada « est un pays qui oeuvre et oeuvrera toujours pour répondre aux besoins du peuple syrien ».