L'Algérie se construit parce qu'elle est pleine d'énergie positive, a affirmé, hier, au forum d'El Moudjahid, Djamel Tatah, artiste peintre, dans le cadre de la promotion de son exposition prévue du 21 septembre au 21 novembre prochain au Mama (Musée public national d'art moderne et contemporain d'Alger). D'emblée, le plasticien, qui expose pour la première fois dans son pays d'origine, dira qu'il se considère comme un mutant qui aime se mouvoir et ne pas s'embrigader dans une seule identité. « Je ne veux pas m'enfermer dans une identité, parce qu'à mon avis, les éléments identitaires ne sont que de l'engrais qui fertilise le terreau », a-t-il soutenu. Sur un autre plan, le plasticien reviendra en Algérie pour « rencontrer la nouvelle génération d'artistes peintres ». Eric de Chassey, historien de l'art et commissaire scientifique de la manifestation, a mis l'accent, lui, sur l'importance que revêt cette exposition, en raison particulièrement de la qualité de l'œuvre picturale du plasticien. « On se rend compte que loin d'être un artiste peintre répétitif, Tatah possède une richesse humaine qui se traduit d'une manière extraordinaire dans l'ouverture et la richesse artistique qui se manifeste dans sa peinture », a-t-il affirmé. M. De Chassey ajoutera que ce qui confère à l'œuvre picturale du plasticien une densité et une permanence, c'est la forme aboutie et aventureuse de l'artiste. Cette exposition rétrospective est aussi importante, non pas parce qu'elle dégage une morale mais parce qu'elle véhicule un message et des questionnements. Mohamed Djehiche, directeur du Mama, a, de son côté, rappelé la genèse de l'exposition qui remonte à quelques années. C'est grâce à une connaissance qu'il a contacté le plasticien afin de lui proposer l'organisation d'une exposition à Alger. L'artiste peintre a répondu positivement, d'autant plus qu'il n'a jamais exposé dans le pays de ses parents. « On a mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour la réussite de cette opération, grâce en particulier à la collaboration de quatre organismes, dont l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel et la Villa Médicis », a-t-il expliqué. M. Djehiche a, en outre, indiqué que la raison d'être du musée qu'il dirige est de servir et de promouvoir la culture.