Le Mali connaît, ces derniers jours, une escalade de la violence, notamment dans la ville de Kidal où des attentats et des accrochages ont repris entre l'armée régulière et les rebelles du MNLA qui ont annoncé, jeudi dernier , leur retrait des discussions avec les autorités et dénoncé la « provocation ». Dans un communiqué, le porte-parole du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), Mossa Ag Attaher, a affirmé que « des soldats maliens ont délibérément ouvert le feu dimanche sur une unité mobile » du Mouvement, circulant au centre-ville. Trois hommes, dont le chef de l'unité, ont été blessés. Hier matin, de nouveaux tirs étaient entendus à Kidal, visée, la veille, par un attentat avorté lorsqu'un kamikaze s'était tué en actionnant accidentellement sa ceinture d'explosifs. A Tombouctou (nord-ouest), quatre terroristes à bord d'une voiture piégée ont attaqué, dimanche, un camp de l'armée malienne, provoquant la mort de deux civils et blessant six soldats maliens, selon des sources officielles maliennes. Après cette attaque, revendiquée par Aqmi, les militaires ont été placés en « état d'alerte maximum avec l'appui des forces de la Minusma (mission de l'ONU au Mali) », a affirmé le gouverneur de Tombouctou, le colonel-major Mamadou Mangara. Pour le gouvernement malien, « la multiplication de ces attentats montre que la guerre contre le terrorisme n'est pas terminée... » « Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître, mais (...) nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit maîtrisée », a renchéri, pour sa part, le général Sada Samaké, en visite dans la région. La dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain est survenue au moment où le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a entamé une visite officielle de quelques jours en France à son retour de New York où il avait participé à l'Assemblée générale des Nations unies. Il s'était déclaré « disposé au dialogue ». A Bamako, le gouvernement a publié un communiqué dans lequel il a évoqué l'organisation de « forums de sensibilisation » dans le Nord et la préparation active des Assises nationales du Nord, précisant qu'elles auront lieu « avant l'expiration des 60 jours prévus pour le démarrage des discussions avec les groupes armés, conformément aux engagements contenus dans l'accord de Ouagadougou ».