Dégradation - La situation sécuritaire s'est dégradée ces derniers jours au Mali. Des affrontements ont éclaté hier, dimanche, au soir, entre des soldats maliens à Kidal (nord-est du Mali) et des hommes armés non identifiés, selon des sources concordantes. Les tirs se déroulaient «au centre-ville de Kidal. Des gens armés tirent sur les militaires maliens qui ripostent», a déclaré le gouverneur de Kidal, Adama Kamissoko, cité par des médias. «Je ne sais pas exactement qui tire contre l'armée malienne», a-t-il ajouté, sans plus de détails. L'information a été confirmée par un autre responsable au gouvernorat de Kidal qui a indiqué que les tirs ont commencé peu avant 18h locales (et GMT), et se poursuivaient en début de soirée. Ces accrochages interviennent quelques heures après un attentat avorté au cours duquel un kamikaze s'est tué en déclenchant accidentellement sa ceinture d'explosifs à Kidal. Le Mali était hier, dimanche, sous forte pression sécuritaire après une escalade de violences dans le Nord, où deux civils ont été tués dans une attaque suicide et des soldats pris dans des échanges de tirs avec des rebelles targuie, qui ont dénoncé une «provocation» de l'armée. L'attaque la plus sanglante de ces trois derniers jours s'est produite hier, samedi, à Tombouctou (nord-ouest), ville inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité, où quatre jihadistes à bord d'une voiture piégée ont attaqué un camp de l'armée malienne. Bilan : deux civils tués, en plus des quatre kamikazes eux-mêmes, et six soldats maliens blessés, dont les jours ne sont pas en danger, selon des sources officielles maliennes. Il s'agit de la troisième attaque kamikaze de l'histoire de cette cité, après celles des 21 et 30 mars 2013. Une nouvelle explosion a secoué, hier dimanche après-midi, une autre ville du Nord, Kidal (près de 630 km au nord-est de Tombouctou), où la rébellion targuie du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a une base. Les premières informations avaient fait état d'une tentative avortée d'attaque suicide dans laquelle un kamikaze s'était tué, sans faire de blessé, en manipulant par accident sa ceinture explosive. Mais le soir, le gouverneur de Kidal, le colonel Adama Kamissoko, a infirmé ces informations. «Il n'y a pas eu de mort, mais un blessé grave. (...) L'explosion a eu lieu dans un magasin où se trouvaient des armes qui n'appartiennent pas à l'armée régulière», a dit le colonel Kamissoko, sans plus de détails. Avant-hier, samedi, Kidal a reçu un renfort de soldats venus d'Aguelhoc, localité plus au Nord, d'après un responsable local. «Toutes les dispositions ont été prises pour que la situation soit maîtrisée. La dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain se produit en l'absence du pays du président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui, après avoir participé à New York à l'Assemblée générale des Nations unies, a entamé hier, dimanche, une visite officielle de quelques jours en France. Le ministre malien de la Sécurité intérieure, le général Sada Samaké, s'est rendu ,durant cette même journée, à Tombouctou où il a assuré populations et soldats «de la ferme volonté du gouvernement de rechercher et punir les responsables de ces actes», selon sa déclaration diffusée par la télévision publique ORTM. «Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître mais (...) nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit maîtrisée», a affirmé le général Samaké. Nouveaux accrochages à Kidal ce matin Des tirs étaient entendus, ce lundi matin, à Kidal, selon des habitants joints dans cette ville du nord-est du Mali où des escarmouches ont opposé la veille des soldats maliens et des hommes de la rébellion targuie du MNLA. Aucun des habitants contactés depuis Bamako n'était en mesure de dire s'il s'agissait d'un nouvel accrochage entre l'armée et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) dont Kidal est un fief. «Tôt ce ce lundi matin, les coups de feu nourris ont repris au centre-ville de Kidal. ça tire au même endroit qu'hier où l'armée malienne et les rebelles targuie se sont affrontés», a dit l'un d'eux. «On ne voit rien. Tout le monde est rentré à la maison dans le secteur. On ne sait pas ce qui se passe. Nous avons peur», a-t-on ajouté. «Les tirs ont repris vers 07H00 (locales et GMT). Nous ne savons pas ce qui se passe pour le moment, mais c'est au même endroit» qu'hier dimanche, a dit un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal.