Le chanteur chaâbi, Ahcène Saïd a été inhumé, hier, au cimetière de Dely Brahim, après la prière de dohr. Il est décédé lundi soir à Alger à l'âge de 86 ans des suites d'une longue maladie. L'artiste au riche répertoire est né le 18 novembre 1931 à Alger. Il intègre l'école coranique Chabiba, où il avait comme professeurs Cheikh Mohamed El Aïd Al Khalifa et Mohamed Hassan Fodhala. Il avait étudié aux côtés d'Abderrahmane Aziz, d'Othmane Bougataya. Il a fini par être muezzin. Sa voix fut une une révélation. Après la mort de son père, il entre dans la vie active en tant qu'employé au port d'Alger. Il fera la rencontre de Mohamed Ghanem, dit Cheikh Lahlou, qui découvre en lui l'artiste et sa grande passion pour la chanson. Ainsi, il l'oriente vers le chant religieux. Ahcène Saïd a repris le répertoire des grands monuments de la chanson chaâbi. Ce qui lui fera rencontrer d'autres personnalités comme Mohamed Kbaïli ou encore Cheikh Aliouat Souki. Ce n'est pas tout. Il intègre la Radio nationale grâce à Othmane Bougataya qui était à l'époque présentateur. Il fera ensuite partie de l'orchestre de la Radio. Puis, il rejoindra le conservatoire municipal d'Alger. Ahcène Saïd suivra des cours de musique en compagnie d'Amar El Achab, sous la houlette du Cardinal. Il s'st fait connaître du grand public lors de son passage à l'émission radiophonique intitulée « Man koul fan chwiya », animée par Hadj Habib Hachlaf. Ce passage lui permettra de briller avec notamment la chanson Li Atah Rabi Wazn Hadithou. Il aura d'autres succès comme ces tubes écrits et composés par le regretté Mahbou Bati : Ghodbane, ghodbane, Khalithoum hadroulak fiya, Yali bahdithak bakitni. Il interprétera ensuite plusieurs chansons du patrimoine musical algérien, telle Sifate chemaâ oua al kandil. Il a côtoyé durant son long parcours les plus grands « cheikhs » du chaâbi algérois tels M'rizek, Hadj Menouar, Boudjemaâ El Ankis, Bourahla, Souki et autres. Selon son entourage et des artistes, dont Abdelkader Chaou, Djamel Alam, Abdelkader Bendaâmèche, le défunt « était connu pour sa modestie qui lui a valu estime et popularité des fans de la chanson chaâbi ». Pour rappel, le ministère de la Culture lui a rendu, en avril 2012, un vibrant hommage à la salle El Mougar.