Dominant du haut d'un promontoire les vestiges de l'antique Hippone, le port et la baie d'Annaba, ainsi que la plaine, au sud, la basilique Saint-Augustin est l'un des édifices phares de la Coquette. La basilique, mémoire de la cité d'Augustin l'Algérien qui fut évêque d'Hippone de 395 jusqu'à sa mort en 430, est considérée comme un creuset culturel inestimable à même de représenter un symbole du dialogue islamo-chrétien. Construite entre 1881 et 1900 au moyen de matériaux tirés exclusivement du sol algérien, elle a été sévèrement mise à mal par les outrages du temps. Cet imposant édifice, dont les architectes s'étaient inspirés des styles mauresque et byzantin, nécessitait une opération de restauration pour continuer, au-delà des différences culturelles, de civilisation et de religion, de rapprocher les communautés. La restauration, entamée à l'automne 2010 pour durer plus de 30 mois, mettant à contribution plusieurs entreprises spécialisées (reprise des canalisations, réhabilitation des fresques murales et des vitraux notamment), a été favorisée par un « partenariat d'exception », comme l'avait souligné en juin dernier, lors d'une visite guidée, l'évêque du diocèse de Constantine-Hippone, Mgr Paul Desfarges. Selon un communiqué de presse de l'Association diocésaine d'Algérie, plusieurs ministères du gouvernement algérien, la wilaya et l'Assemblée populaire communale d'Annaba, l'Etat français et des collectivités françaises, ainsi que la République fédérale d'Allemagne ont soutenu le projet. Le montant total des travaux de restauration, comprenant le coût des travaux, les honoraires de maîtrise d'œuvre et les frais de gestion du projet, s'élève à près de 500 millions de dinars. Le communiqué, soulignant « l'importance de la basilique pour l'Eglise d'Algérie comme pour l'Algérie et l'ouverture actuelle de la société algérienne sur le monde », rappelle que le colloque sur saint Augustin, organisé en 2001 à l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait permis à l'Eglise et à une partie de la société algérienne de reconnaître en Augustin un ancêtre commun. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentera, aujourd'hui, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la cérémonie d'inauguration de la basilique, après sa restauration qui a duré 32 mois.