Avec l'opération de remise des armes aux éleveurs, notamment dans la région des Hauts-Plateaux, les prix des armes à feu se sont effondrés. Plus de 3.000 fusils de chasse ont été restitués à leurs propriétaires par les services de sécurité dans les wilayas de Bouira, Médéa, Djelfa, M'sila, Chlef et Aïn Defla. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale (GN) expliquent la diminution du trafic d'armes par la baisse de la demande. « Depuis le début de la restitution des fusils de chasse à leurs propriétaires, la demande en armes a diminué sensiblement, notamment dans les Hauts-Plateaux. Il faut savoir que la majorité des « clients » de ces réseaux sont des éleveurs, notamment les nomades qui veulent protéger leur cheptel dans les zones isolées », a précisé le commandant du groupement territorial de la GN de Djelfa, le lieutenant-colonel Ali Hamadouche. Les trafiquants vendent généralement des fusils de chasse durant la période de l'Aïd El Adha, propice à ce genre de commerce. « Cette année, les services de la GN ont enregistré une baisse sensible de la vente illicite d'armes », ajoute l'officier supérieur, y compris dans la wilaya de M'sila, considérée comme la plaque tournante de ce trafic. Le rapport de la GN souligne également le renforcement des contrôles par les forces de l'ANP, installées notamment au niveau des frontières avec le Mali et la Libye dans la baisse de ce trafic. Grâce à ces contrôles, les unités de l'armée ont réussi un véritable coup de filet au début du mois d'août dernier suite à la saisie de véhicules 4X4, à bord desquels se trouvait une importante quantité d'armes, dont une mitrailleuse lourde 12,7 mm, un fusil mitrailleur FM, un fusil à répétition, des roquettes RPG7 ainsi qu'une importante quantité de munitions de différents calibres. Des armes vendues à moitié prix Par ailleurs, les services de la police ont renforcé la lutte contre ce phénomène au niveau des aéroports et ports. Bilan : 21 armes à feu ont été saisies par la police des frontières (PAF) en trois mois. Ces saisies font suite au traitement de cinq affaires liées au trafic d'armes à feu ayant permis de mettre hors d'état de nuire 32 mis en cause dont 30 ont été arrêtés en possession de 13 fusils de chasse et de 6 pistolets. En ce sens, des escadrons, spécialisés dans la lutte contre le terrorisme et le trafic d'armes et de munitions au profit des terroristes, ont été déployés par le haut commandement de la GN au niveau de la frontière avec la Tunisie. Le renforcement du travail de renseignement a permis également le démantèlement d'ateliers de fabrication artisanale d'armes. Face à cette « disette », les trafiquants ont procédé à la vente des armes à prix bas. C'est ce qui ressort des enquêtes des services de sécurité sur le trafic d'armes. Ainsi, le fusil de chasse fabriqué dans les armureries de Saint-Etienne (France) est cédé à 45 millions de centimes alors qu'il se vendait à 70 millions de centimes. Le pistolet automatique (PA) avec un chargeur de dix balles a vu son prix passer de 10 à 4 millions de centimes. Il est à rappeler que l'opération de restitution des arme à leurs propriétaires est conditionnée par la présentation du reçu de dépôt et la formulation d'un dossier, a précisé le lieutenant-colonel Ali Hamadouche, ajoutant que pour le cas des personnes décédées, la frédha est nécessaire pour l'obtention d'un permis de port d'arme.