Photo : Slimene S.A. Alger croule sous les ordures. C'est le décor qu'offre, malheureusement, la capitale. Dans les rues et les ruelles, des amas de détritus, des sacs éventrés, des bacs débordant engendrant des odeurs nauséabondes. Pourtant les moyens déployés par Netcom ne sont pas des moindres. Dans cet entretien, M. Djoudi, cadre dirigeant dans cette entreprise, il revient sur les efforts déployés par l'entreprise et sur le programme que compte lancer Netcom en vue de sensibiliser les citoyens sur le respect des horaires de dépôt des déchets. Car, comme il le dit, la propreté est l'affaire de tous. Malgré les moyens humains et matériels, déployés par Netcom, Alger reste une ville sale. Pourquoi ? La propreté c'est des niveaux et le niveau d'excellence n'existe pas même dans les plus grandes métropoles du monde. Dire qu'Alger est sale, je ne suis pas entièrement d'accord. Si vous me dites que ce n'est pas propre à 100% dans tel ou tel quartier, là je ne pourrais que d'être d'accord. Nous ne pouvons en aucun cas mettre devant chaque bac à ordures un camion. Il y a des horaires et des endroits précis pour les ordures. Ce n'est pas parce que des marchands informels s'installent quelque part, sans que personne, ni la force publique ni les autorités locales ne pourront les déloger, qu'on pointe de doigt sur Netcom. Il faut savoir que ces petits commerçants ne sont pas inscrits dans le plan d'action de Netcom. Malgré cela, notre entreprise fait des efforts, se déplace et mobilise ses effectifs. Nous avons créé une unité d'intervention spéciale pour enlever les détritus de ces marchands. Nous dépêchons 470 agents et 45 bennes pour le nettoyage des endroits anarchiques. Ce n'est pas vraiment évident. En plus de ces marchés, il faut savoir qu'il est impossible d'accéder à certaines ruelles. Impossible d'accéder à la rue de Bab El Oued où plusieurs centaines de voitures stationnent des deux côtés de la rue. Est-ce le comportement des citoyens qui est à l'origine de cette situation ? Changer le comportement des citoyens, c'est un peu excessif. Il y a quand même une certaine catégorie de riverains qui comprennent nos soucis, font des efforts et nous aident. Dans certains endroits, l y a des citoyens qui sont très organisés où nous travaillons communément avec la société civile, nous travaillons en communion avec l'association Al Qualâa. N'empêche Netcom ne se désarme pas. Nous avons un projet de médiateur à partir du mois d'octobre. Il s'agit de mettre en confiance les riverains. Il va y avoir deux médiateurs de Netcom dans chaque quartier. Ils connaîtront les gens, ils leur parleront, ils se feront invités et ils les feront invités à notre plan d'action. Peut-on connaître les détails de ce programme ? Il y a eu un protocole d'accord entre la wilaya d'Alger et la ville de Paris. Il contient beaucoup de chapitres de coopération dont le volet coopération entre Netcom et la mairie de Paris par rapport à la gestion des déchets et la propreté. Dernièrement il y a eu la visite de deux spécialistes français et on a organisé un séminaire auquel des agents ont assisté. L'idée est d'installer une structure qui comportera des jeunes, que nous appelons des intermédiaires, qui agiront avec un mode opératoire précis et des fiches argumentaires. Ces intermédiaires seront dispatchés à travers la wilaya d'Alger et seront en contact avec les directeurs des unités. Ces derniers vont prendre le temps de remarquer le comportement des gens. Il faudra prendre des photos des lieux anarchiques. Par ces intermédiaires, nous allons faire la moitié du chemin vers l'autre. Ces intermédiaires seront-ils recrutés de l'extérieur ? Nous avons déjà nos agents qui connaissent leur métier. Il s'agira uniquement de les faire adhérer, comme disent les Japonais, par la DDPO, la direction participatif par objectifs. Ils vont bénéficier d'un stage de quelques semaines dans le but de comprendre le citoyen et comment le sensibiliser. C'est plus une opération de sensibilisation Ça ne va pas être une campagne de sensibilisation mais il serait intéressant d'écouter les soucis des citoyens. Nous ferons cela pour que Netcom ne soit pas une entreprise abstraite. Il faut qu'il y ait des jeunes dynamiques, des jeunes filles joviales qui vont parler avec la ménagère pour lui expliquer l'utilité du respect des horaires de dépôt des déchets. Logiquement, et à travers le monde, la collecte se fait la nuit. Mais à la rue Ben M'hidi, tous les bacs de Netcom sont utilisés par les gardiens des parkings pour réserver des places pour de stationnement. C'est ainsi, que les citoyens sont dans l'obligation de déposer leur sac poubelle ailleurs que dans les bacs. Ce n'est pas possible. La propreté est l'affaire de tous. Actuellement vous n'êtes présent que dans 28 communes d'Alger… Oui, c'est vrai, nous sommes présents dans 28 communes sur les 57. Et quand c'est sale dans les collectivités qui ne sont pas sous notre gestion, Netcom est automatiquement pointée du doigt. Netcom est ouverte à toutes les négociations. Il s'agira seulement d'une prise en charge sérieuse par rapport aux présidents des APC, il faut qu'il y ait une discussion sérieuse, un plan d'action et il ne faudra pas faire dans la précipitation. Ce sont des objectifs et ça va venir et c'est notre souhait. Nous avons actuellement 5.500 agents de nettoyage et nous avons un parc de plus de 350 véhicules. Que faites vous des 2.300 tonnes d'ordures collectées par jour ? Avant il y avait la décharge de Oued Smar. Actuellement, nos avons le Centre d'enfouissement technique (CET) de Ouled Fayet. C'est un centre que nous gérons avec des ingénieurs d'environnement. La direction de l'environnement nous aide énormément. Ces CET respectent toutes les normes requises dans la gestion des déchets. Ce CET est semblable à ceux de Paris, New York et autres; Il n'y a ni feu ni odeurs et les gens habitent dans les environs ne sentent rien Un message pour les Algérois ? S'il y a eu des perturbations, Netcom s'en excuse et ce n'est nullement pas par négligence mais c'est juste un concours de circonstance. Nous souhaitons que les citoyens respectent les endroits de dépôt et que les stationnements soient un peu moins anarchiques. Les gravats ne doivent pas être mélangés avec les ordures. Ils détériorent notre matériel. Il faut qu'ils sachent que la propreté est l'affaire de tous.