Le trait d'union entre ces endroits est indubitablement la RN11. Une route qui traverse la wilaya d'est en ouest, c'est-à-dire d'Alger jusqu'à Beni Houa, wilaya de Chlef. Elle s'est frayée pour ainsi dire son chemin le long de la côte en se transformant en rue principale. Et ce, à chaque fois qu'elle traverse une des villes de la wilaya, à savoir de Douaouda Marine, jusqu'à Damous, en passant par Fouka, Bou-Ismaïl, Bouharoun, Aïn Tagouraït, Tipasa, Cherchell, Hadjret Ennous, Gouraya et Damous. Il y a quelques années, emprunter cette RN11 en été, particulièrement en son tronçon reliant Bou-Ismaïl à Tipasa, est infernal, tant le trafic y est très dense. Il faut parfois deux à trois heures pour en grignoter quelques kilomètres, à telle enseigne que de nombreux automobilistes attendent la nuit pour quitter les plages. Mais peine perdue, puisque ce n'est généralement qu'à partir d'une heure du matin que la voie commence à se dégager. « Ce n'est pas seulement en été que la RN11 est saturée. Ce phénomène se vérifiait quotidiennement aux heures de pointe. C'était la seule route reliant les agglomérations côtières de la wilaya. C'était un passage obligatoire. Nous prenions notre mal en patience », se souvient Ahmed de Bou-Ismaïl qui travaille au chef-lieu de wilaya. Avec l'entrée en service de la voie express reliant Bou-Ismaïl à Cherchell, plus précisément jusqu'au niveau de Oued El Bellaa, le trafic routier sur la RN11 a sensiblement diminué, surtout en hiver et pendant les jours de semaine. « Celui qui vient d'Alger ou de Bou-Ismaïl n'est désormais pas contraint d'emprunter la RN11. La majorité des usagers préfère s'y rendre via la voie express. Car ils gagnent du temps et en plus ils ne risquent plus de se retrouver coincés dans des embouteillages », souligne Mourad de Aïn Tagouraït. En dépit du renfoncement de la carte routière de la wilaya par cette infrastructure, le tronçon de la RN11 reliant Bou-Ismaïl à Tipasa reste très fréquenté. « Les transporteurs de voyageurs et les habitants des villes jalonnant la côte entre Tipasa et Bou-Ismaïl y transitent toujours. Certes, le flux des voitures a diminué sensiblement, mais les embouteillages, notamment les week-ends et lorsqu'il fait beau y sont enregistrés », estime notre interlocuteur. « Il m'arrive des fois d'éviter la voie express pour rejoindre la RN11. Je le fais par nostalgie à chaque fois que je rentre tôt du travail. C'est une route que j'ai adoptée. Des fois, je regrette même les longs embouteillages qui la caractérisaient », confie avec une pointe d'humour un habitant de Tipasa travaillant à Alger. Comme lui, de nombreux automobilistes se disent aussi nostalgiques de la RN11.