Lors de sa tournée entamée mercredi dernier en Mauritanie puis au Mali, et qui le menera également au Niger, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a assuré que la sollicitation de l'expérience algérienne est envisagée pour contribuer à la consolidation de la paix, le développement des régions du Nord du Mali et la promotion de la réconciliation nationale. « Et ce, en vue d'une sortie de crise effective pouvant ouvrir des perspectives prometteuses au Mali », a-t-il souligné, vendredi soir, à Bamako où il s'est entretenu avec le Premier ministre malien, Oumar Tatamly, sur les défis et les échéances qui se présentent aux deux pays et les plans d'action. Cela après avoir rencontré le même jour son homologue mauritanien, Ahmed Ould Tiguidé, à Nouakchott et qu'ils ont convenu de donner un caractère régulier à leurs concertations politiques à travers l'échange de visites entre les hauts responsables des deux pays. A ce titre, une visite prochaine du ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale en Algérie a été retenue. M. Lamamra s'est également réuni à Bamako avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, chef de la Mission internationale intégrée pour la stabilité au Mali (Minusma), Bert Koenders. Une rencontre que ce dernier a qualifié d'importante dans la mesure, a-t-il dit, où la coopération entre l'Algérie et Minusma est « cruciale ». « Nous sommes dans une phase de reconstruction du Mali et je pense que l'Algérie, de par son expérience, peut nous aider dans ce domaine. Le rôle de l'Algérie est extrêmement important dans la résolution des problèmes auxquels fait face le Mali et toute la région, aussi bien au plan d'aide technique, logistique que politique », a-t-il indiqué, estimant que la solution aux problèmes du Mali ne peut venir que des pays de la région. M. Lamamra devait être reçu, hier, par le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Sidi Ould Mohamed et le ministre de la Défense, Soumeylou Maiga. Lors d'un entretien avec M. Lamamra, ce dernier a indiqué que l'Algérie et son pays étaient liés par des relations « fondamentales ». « La géographie a fait de nous des voisins, mais l'histoire a fait de nous plus que des voisins. Nous sommes deux pays étroitement liés et il est important, avec les changements intervenus dans notre sous-région, que nous puissions amorcer un processus de mise en œuvre de nos évaluations et des approches que nous développons ensemble. De ce point de vue, nous sommes tout à fait dans la même logique et dans la même perspective », a-t-il souligné. « Notre objectif est de parvenir à une relation bilatérale toujours plus forte, s'inscrivant dans le cadre d'une approche régionale et continentale, en vue de limiter les facteurs d'ingérence étrangère dans notre région ». En outre, tout en signalant que la menace terroriste est « loin d'être finie dans la région », il a affirmé que « les groupes terroristes vont tenter de se reconstituer pour agir sous de nouvelles formes ». Le ministre malien de la Défense a préconisé de nouvelles mesures pour « davantage de développement et de prospérité » dans la région. « Il faut réduire l'impact de l'économie criminelle et cela passe inévitablement par une approche concertée avec plus d'efficacité dans note action commune », a-t-il insisté. Notons que M. Lamamra va se rendre également au Niger. Cette tournée rentre dans le cadre du raffermissement des relations anciennes et privilégiées qui unissent l'Algérie aux trois pays.