Les grands transferts hydrauliques prévus dans le cadre du système du barrage de Beni Haroun (Mila) passeront, fin 2013, à une étape décisive avec la réception de la ligne d'urgence destinée à approvisionner les populations des wilayas de Batna, Oum El Bouaghi et Khenchela. D'un diamètre allant de 2,2 à 2,4 m, les conduites, qui formeront la future ligne d'urgence desservant les wilayas des Aurès, via le barrage réservoir de Oued El Athmania et la station de pompage de Aïn Kercha (Oum El Bouaghi), sont construites sur un rythme soutenu reflété par le mouvement incessant d'engins et de camions de gros tonnage sur les chantiers qui fonctionnent d'une manière continue avec le système des 3 x 8. Le tronçon de cette ligne situé dans la wilaya de Mila affiche actuellement un taux d'avancement des travaux de 80% puisque plus de 20 km sur les 30 prévus ont été posés, notamment sur les parties « techniquement difficiles » du tracé, le long de l'autoroute et de la route nationale 5 grâce au recours à la technique du forage horizontal. Maître d'ouvrage, l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) fait également état de « progression notable » des travaux de pose des conduites sur les tronçons allant des limites de la wilaya de Mila jusqu'à Aïn Kercha puis de là vers le barrage de Koudiet Medouar (Batna). Lors de sa visite, fin août dernier à Oum El Bouaghi et Mila, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait insisté sur « l'impérative accélération des travaux de la ligne d'urgence en vue de la réceptionner avant la fin de l'année en cours pour alimenter la wilaya de Batna où le barrage de Koudiet Medouar a connu une baisse de niveau inquiétante ». Station de pompage de Oued Seggane, fin de la phase de terrassement Le pompage des eaux du barrage réservoir de Oued El Athmania (33 millions m3) vers la station de Aïn Kercha commencera vers la fin de l'année par système gravitaire en attendant l'achèvement de la grande station de pompage en voie de réalisation à Oued Seggane (Mila). Les travaux de terrassement du terrain devant recevoir ce dernier équipement sont terminés, selon les services de la direction des ressources en eau de Mila qui affirment que les travaux de génie civil sont engagés. Sur le site de ce projet, le ministre du secteur avait préconisé, lors sa dernière visite, la mise en place d'un planning précis des travaux et la réduction du délai de 10 mois annoncé pour l'acquisition des équipements. 320 millions m3 pompés et 44.000 hectares irrigués Inaugurée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la première phase des transferts des eaux du barrage de Beni Haroun avait permis, en 2007, l'approvisionnement de Mila et de Constantine. Durant la seconde phase, ce méga-barrage alimentera trois autres wilayas : Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela. Quelque 51 millions m3 y seront ainsi annuellement puisés pour l'eau potable et 276 autres millions pour l'irrigation de 44.000 hectares des périmètres agricoles de Teleghma (Mila), de Chemora et de Aïn Touta (Batna). La réception de cette seconde phase, qui représente un investissement public de 35 milliards de dinars, est prévue vers la mi-2014. Selon sa fiche technique, elle comprend en tout la pose de deux lignes de conduites alimentant les barrages de Koudiet Medouar (Batna) et Ouarkiss (Oum El Bouaghi), la construction de deux stations de pompage à Aïn Kercha (Oum El Bouaghi) et à Oued Seggane (Mila) avec, au centre, un bassin d'équilibrage à Ouled Hamla près de Aïn M'lila. La station de pompage de Aïn Kercha alimentera, dans un premier temps, le barrage de Koudiet Medouar de Batna et dans un second temps celui de Ouarkiss. Volume constant d'un milliard m3 et perspective d'alimenter six wilayas L'opération des grands transferts atteindra son stade final vers fin 2014 avec l'achèvement des travaux en cours (7 milliards de dinars) pour le raccordement du barrage de Beni Haroun à celui de Boussiaba (Jijel) qui recevra ainsi 80 millions m3 à diriger vers les régions d'El Milia, Settara et la zone industrielle de Bellara. Avec l'approche de la concrétisation de ce système de grands transferts, le défi de placer le barrage géant de Beni Haroun au cœur d'un système hydraulique régional raccordant les barrages de Oued El Athmania, Ouarkiss, Koudiet Medouar et Boussiaba et un important réseau de stations, bassins et périmètres au service d'un bassin de population de 6 millions d'habitants, est en passe d'être relevé.