Un chargé d'affaires sera installé, l'année prochaine, à Alger. C'est ce qu'a déclaré, hier, la ministre colombienne des Relations extérieures, Maria Angela Holguin, dans une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, au siège du ministère des Affaires étrangères. La chef de la diplomatie colombienne est depuis lundi en visite de deux jours en Algérie. Selon M. Lamamra, l'Algérie et la Colombie entretiennent de très bonnes relations et il y a une volonté politique de les consolider pour approfondir les relations de coopération et de concertation. Les deux pays ont, à ce titre, signé deux accords de coopération dans les domaines diplomatique et commercial ainsi que dans la lutte contre le narcotrafic. Les deux pays ont décidé l'échange d'experts, pour mieux connaître la région respective, et une concertation annuelle entre responsables. Ils ont également signé un accord commercial « qui permettra aux organismes d'exportation des deux pays de booster le flux des échanges », a précisé Mme Angela Holguin. Les domaines de coopération peuvent toucher, à titre d'exemple, l'agroalimentaire et les hydrocarbures. La Colombie pourrait « comme l'Argentine, se positionner pour l'exportation de viandes », selon la ministre. Quant au deuxième point, « les Colombiens verraient bien la Sonatrach s'associer avec les compagnies colombiennes pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures », ajoute Mme Holguin. Pour ce qui est de la lutte contre le narcotrafic, il semble que la Colombie ait pris conscience que la région de l'Amérique latine joue un rôle de plaque tournante dans l'approvisionnement des réseaux qui sévissent dans les pays du Sahel et au-delà. Il y a bien sûr, accord pour un échange d'informations entre les deux pays, et l'Algérie et la Colombie, « qui connait bien le fonctionnement d'un cartel », selon Mme Angela Holguin, pourraient aider ces pays dans cette lutte. La ministre des Relations extérieures de Colombie a eu également des discussions avec les responsables algériens sur le processus de réconciliation nationale, une expérience « très importante pour nous », souligne-t-elle. Pour sa part, M. Lamamra a estimé que la décision de la Colombie d'ouvrir une ambassade en Algérie renseigne sur la volonté des deux pays de développer leur coopération dans différents secteurs. Selon lui, la signature, hier à Alger, de quatre mémorandums d'entente et d'un accord entre l'Algérie et la Colombie constitue un renforcement du cadre juridique régissant leur coopération bilatérale.