De notre envoyée spéciale à Oran Nouria Bourihane « Beaucoup de pays pensent que le développement d'un secteur est tributaire de la mise en place des moyens techniques et des infrastructures mais, depuis dix ans, les recherches ont prouvé que le suivi technique n'est pas suffisant et ne donne pas les résultats escomptés, d'où la nécessité de mieux valoriser les critères socio-économiques », a expliqué le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, en marge de l'inauguration du Salon international de la pêche et de l'aquaculture, à Oran. La première étape de ce programme consiste en la formation des encadreurs pour mieux maîtriser ces critères. Deux opérations sont en cours et concernent la feuille de route pour la mise en place d'un Observatoire dans toutes les villes côtières et quelques villes de l'intérieur. La deuxième opération consiste en le lancement d'enquêtes socioéconomique dans 19 ports. « Nous sommes en train d'examiner ces données dont les résultats sont attendus dans un mois », a indiqué le ministre. Evoquant la coopération avec les pays arabes, M. Ferroukhi a affirmé que des projets sont menés par ces pays dans les domaines de l'élevage et de l'aquaculture dans le sud et dans les barrages. « De nouveaux projets seront entamés pour mieux consolider cette coopération, notamment avec les pays ayant des capacités qu'ils souhaitent exploiter, notamment dans les domaines de la recherche et du contrôle technique ». Interrogé sur la construction navale en Algérie, le ministre a expliqué que la flotte dont disposent les entreprises nationales « est encore efficace » même si en termes de quantité, des insuffisances sont à déplorer. Selon lui, la nouvelle politique d'encouragement de l'investissement national prônée par le Gouvernement vise à encourager la coopération algéro-algérienne. « La coopération avec les étrangers pour faire évoluer les choses n'est pas interdite », a indiqué le ministre. « Nous préférons une coopération algéro-algérienne pour bien saisir les occasions qui se présentent et créer de la valeur ajoutée et des emplois ». A propos du quota de l'Algérie dans la pêche au thon rouge, M. Ferroukhi a affirmé que la réunion de la commission pour la conservation des thonidés de l'Atlantique aura lieu à la fin du mois en cours. « On défendra notre position si la question de la révision des quotas sera relevée », a-t-il précisé. Autrement dit, « nous allons pêcher la totalité de notre quota ». Sur la vision de la pêche dans le monde, le ministre a estimé qu'en plus du thon rouge, plusieurs autres espèces seront soumises à la règle du stock partagé. « Il est donc important pour nous de maîtriser le processus de pêche, car on est appelé à défendre nos intérêts d'autant que ce segment fait vivre 80.000 familles algériennes ». Le ministre a, par ailleurs, annoncé la réouverture de la pêche au corail et ce, dans un cadre organisé pour éviter l'exploitation irrationnelle de cette richesse.