La coopération dans le domaine de l'éducation avec l'Algérie sera « privilégiée » et la plupart des dossiers commencent à se traduire dans la réalité, a affirmé, hier, à Paris, le ministre français de l'Education, Vincent Peillon. « Les dossiers les plus avancés et les plus importants pour nous concernent la formation des enseignants et des inspecteurs, qui a commencé à se mettre en place, ainsi que l'évaluation », a déclaré le ministre français à la presse, à l'issue d'un entretien avec le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed, en visite de travail à Paris. Il a, dans ce cadre, souhaité que la coopération avec l'Algérie soit « privilégiée » par son ministère. « C'est l'occasion, pour nous, de dire que nous voulons faire davantage, plus et plus vite aussi », a affirmé M. Peillon qui a fait part de « décisions » qui seront concrétisées, d'ici décembre prochain, pour « impulser encore plus » cette coopération. Ces décisions concernent des échanges et des évaluations sur les programmes sur lesquels les deux parties ont des échéances similaires, M. Peillon ayant institué un conseil supérieur des programmes et l'Algérie réfléchissant, selon lui, sur un même projet. « Nous avons également un programme de formation sur l'enseignement du français qui a déjà démarré, visant mille personnes sur trois ans, ainsi que la mise en branle de la plateforme internet bilingue que nous voulons faire sortir des limbes le plus rapidement », a ajouté M. Peillon, qui a qualifié sa visite à Alger, juin dernier, de « rendez-vous important ». M. Baba-Ahmed a, de son côté, fait part d'un « échéancier » établi pour ces dossiers. « On s'est fixé l'échéance de la mi-décembre. Ces dossiers avancent bien et rapidement », s'est-il félicité, précisant que l'idée cardinale, du point de vue algérien, consiste à orienter l'enseignement moyen vers des établissements qui seraient « mieux adaptés à une relation formation-emploi ». « L'enseignement pratiqué en Algérie est actuellement purement théorique et conduit généralement vers le lycée, et très peu d'élèves veulent être orientés vers la formation et l'enseignement professionnels », a-t-il expliqué. Evoquant les « pôles d'excellence » que l'Algérie et la France ont commencé à mettre sur pied, le ministre de l'Education nationale a indiqué qu'ils « pourraient attirer les élèves, non par une orientation-sanction, mais par une orientation à laquelle l'élève adhère ». M. Baba-Ahmed se trouve à Paris où il conduit une délégation qui participe à la 37e session de la conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), qui se tient dans la capitale française du 5 au 20 novembre.