Alors que les plages de l'Algérois étaient pleines à craquer après la prière du vendredi, celles-ci semblaient presque désertes dans la matinée d'hier (samedi). De Bab El Oued jusqu'à la commune de Zéralda, quelques riverains seulement avaient investi les petites plages de leur quartier histoire de se rafraîchir. A la plage dite « la poudrière » à la sortie de Deux Moulins, quatre jeunes hommes se sont installés sur un rocher pour profiter des plaisirs du grand bleu. Deux d'entre eux étaient équipés d'outils de pêche. C'est leur moyen à eux de passer le temps et oublier le pic de chaleur qui a touché la capitale et ses environs ces derniers jours. Par curiosité, quelques usagers de la route s'étaient arrêtés pour regarder, depuis la balustrade qui donne sur la mer, ces jeunes qui ont osé s'installer au bord de mer durant le mois sacré. Un peu plus loin, au niveau de la plage Rascasse à Raïs Hamidou, des adolescents faisaient trempette. Pour eux, l'eau de mer n'est qu'un divertissement et non un obstacle qui rompe le jeûne. « Il n'y aucun verset coranique qui interdit de nager durant le ramadhan », dira Mohamed un jeune de 25 ans rencontré sur les lieux. Pour lui, il suffit juste de maintenir sa bouche fermée pour éviter que l'eau s'introduise dans la gorge. Pour son ami, il est toutefois impossible de se retenir sous une chaleur pareille. « Quand le mercure affiche 42°, cela vous incite à vous mettre sous un iceberg », plaisante-t-il. A Ain Benian, sur toutes les plages allant de l'Ilot en passant par le port jusqu'à la Jeunesse, seuls quelques enfants se barbouillaient dans l'eau. De même à Palm Beach où les lieux semblaient désertés. Vêtu d'un bermuda, un homme d'un certain âge ramassait les ordures sur la petite plage des Palmiers d'Azur. Les tables et les chaises destinées à la location ont été rangées. A la base nautique ouest de Mazafran à Zéralda, certains jeunes ont préféré s'adosser au mur pour admirer en toute quiétude la mer. « Ce n'est pas l'envie de nager qui manque mais je préfère m'abstenir pour éviter toutE équivoque », indique l'un d'entre eux. Ici seuls les enfants des colonies de vacances continuent à nager sans soucis. Pour Hassan, un père de famille, si la nage rompt le jeûne, alors qu'en est-il de ceux qui prennent leur douche ? Selon lui, il est cependant recommandé d'éviter les actes « blâmables » comme dévoiler une partie de son corps sur la plage.