Le réalisateur algérien Ahmed Rachedi est, avec son équipe, depuis mardi dernier, à Tlemcen en repérage pour les besoins du tournage d'un film sur le colonel Lotfi. S'ajoute également le casting de deux jours au niveau de la maison de la culture pour la sélection des figurants. Le film, dont le tour de manivelle sera donné fin décembre prochain, évoque le parcours d'un vaillant combattant tombé au champ d'honneur le 27 mars 1960 à Djebel Bechar. Le colonel Lotfi, de son vrai nom Benali Boudghène, n'avait que 26 ans. La veille de sa mort, il avait écrit une lettre émouvante à sa femme, une lettre d'adieu, et surtout une lettre d'amour que nous devons découvrir. « A ma très chère femme : je m'excuse à l'avance de n'avoir pas osé t'annoncer de vive voix ce que je vais t'écrire. J'espère que lorsque tu recevras cette lettre je serai bien loin en Algérie, ma patrie chérie... De mon côté, j'espère que tout se passera bien. Dans le cas contraire, j'aurais connu la plus belle fin qu'aurait pu souhaiter et rêver un jeune révolutionnaire... Tu pourras être très fière de ton mari et celui que je te confie, mon fils, le sera aussi beaucoup de son père. Au nom de l'Algérie, pour laquelle j'aurais vécu et j'aurais tout donné, et au nom de notre amour, je te recommande instamment de veiller sur mon fils, sur son éducation.... » Selon l'équipe de Ahmed Rachedi, de nombreuses figures emblématiques du cinéma algérien prendront part à ce film pour retracer, comme il se doit, la vie d'un homme qui ne rêvait que de l'indépendance de son pays. Ce fils de Tlemcen, né en mai de l'an 1934, a réussi à infliger de bonnes leçons aux soldats français, qui le redoutaient. Le film, qui sera tourné également à Bechar, montrera le courage de cet homme considéré comme l'un des acteurs historiques qui ont marqué de leur empreinte les premiers jalons de l'édification du futur Etat algérien, discutés au congrès de Tripoli.