« La situation prévalant dans les territoires occupés, marquée notamment par les projets de colonisation, la judaïsation de la ville d'El Qods, et le blocus imposé à la bande de Ghaza, constitue une preuve irréfutable de l'obstination d'Israël à recourir aux mesures d'escalade à chaque fois qu'il y a une lueur d'espoir pour le règlement pacifique de la question palestinienne », affirme Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères, appelant, dans une conférence organisée, jeudi, au siège de son département, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la communauté internationale à s'opposer « fermement » à la politique israélienne contre le peuple palestinien, basée sur « la colonisation, la répression et la discrimination raciale ». Lors de son intervention, M. Lamamra a salué « la décision courageuse de l'Union européenne sur le boycott des produits provenant des colonies et l'interdiction de leur accès au marché européen ». Il souhaite que « les pays épris de paix suivent l'exemple de l'UE ». Il a saisi cette occasion pour réaffirmer deux choses. Une, « la position ferme » de l'Algérie en faveur de la cause palestinienne et son attachement à la concrétisation des revendications du peuple palestinien, notamment son droit légitime à recouvrer ses terres et à établir son Etat indépendant, pleinement souverain sur les frontières du 4 juin 1967 avec El Qods pour capitale ». Deux, le soutien de notre pays aux « initiatives sincères et aux démarches sérieuses visant à instaurer la paix au Moyen Orient, conformément à la légalité internationale ». Selon M. Lamamra, « l'Algérie a toujours soutenu la cause palestinienne dans les fora internationaux ». Et de rappeler « la décision historique » prise lors de la 29e session de l'Assemblée générale de l'ONU en 1974, portant octroi de la qualité de membre observateur à l'Organisation de libération de la Palestine et le rôle joué par le président Abdelaziz Bouteflika, à l'époque ministre des Affaires étrangères. La célébration de cet anniversaire, dénote « le soutien inconditionnel » de l'Algérie aux revendications du peuple palestinien et à « ses droits légitimes » et « constitue un message fort traduisant l'engagement de la communauté internationale à trouver une solution à ce conflit qui a trop duré et un soutien accru à la cause juste du peuple palestinien ». « La consécration de la paix dans la région ne peut se faire dans le cadre de la répression que subissent les Palestiniens », affirme, de son côté, l'ambassadeur de l'Etat de Palestine, Hussein Abdelkhaleq, avant de rappeler que la cause palestinienne « fut et reste la cause de tous les Arabes » et le soutien constant de l'Algérie à cette cause « en toutes circonstances ». M. Abdelkhaleq s'est notamment réjoui de l'élection de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Ce vote constitue, selon lui, « un acquis important pour la Palestine et un soutien effectif en faveur de la justice, de l'égalité, du respect des droits de l'Homme et de la paix et de la sécurité dans le monde ». Le diplomate palestinien a aussi félicité l'Algérie pour son élection en tant que membre du bureau exécutif de l'Unesco dont la Palestine est devenue membre, l'année passée, après avoir obtenu le statut d'Etat observateur à l'ONU il y a un an. L'ambassadeur du Royaume de Norvège à Alger, Arild Retvedt Oyen, qui a pris part à la conférence, a exhorté Palestiniens et Israéliens à reprendre les négociations et aller vers des « compromis ». Qualifiant la poursuite de la colonisation israélienne d' « illégale », il a réitéré son appel pour un « accord immédiat entre les deux parties, tout en respectant les frontières de juin 1967 ». A Ramallah, le président Mahmoud Abbas promet de tout faire pour établir un Etat palestinien. Il a assuré jeudi soir qu'il ne « renoncerait pas à une once des revendications palestiniennes et ne signerait pas un accord de paix qui ne réponde pas aux aspirations de son peuple ».