L'Algérie célèbre le 50e anniversaire de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar) par l'octroi d'une contribution annuelle d'un million d'euros sur une durée de trois années. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, à Genève, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une cérémonie de signature d'un mémorandum d'entente avec l'Unitar pour la coopération avec le Groupe des 77, qui coïncide avec la cérémonie du 50e anniversaire de cet institut dont l'Algérie est l'invitée d'honneur. Sur cette contribution, un montant de 100.000 euros sera destiné à alimenter le fonds nouvellement créé dénommé Fonds des bourses du groupe des 77, géré par l'Unitar, pour former les délégués d'Etats membres du groupe auprès des Nations unies. M. Sellal a précisé que cet effort financier « participera au développement des capacités de formation et de gestion des pays en développement », a rapporté l'APS. A l'instar de l'Algérie, les pays qui ont bénéficié de l'assistance de l'Unitar « sont satisfaits de leurs réalisations et souhaiteraient les poursuivre et les amplifier ». Or, pour que cette institution puisse poursuivre ses efforts, il juge « urgent » de la soutenir. « Ceci pour être en mesure de répondre aux attentes des pays confrontés à de nouveaux défis qu'ils ne peuvent surmonter avec leurs seuls moyens compte tenu des nouvelles échéances imposées par la complexité grandissante des relations internationales », a estimé le Premier ministre. Toujours dans ce contexte mondial, M. Sellal a proposé l'émergence d'une nouvelle approche qui commanderait la solidarité, la prise de conscience des interdépendances ainsi que le caractère global dans le traitement des problèmes qui se posent à l'ensemble de la planète. « Les dangers du dérèglement climatique, l'anarchie qui règne dans les échanges économiques internationaux, les déséquilibres grandissants entre les pays, l'approfondissement des inégalités, y compris au sein des pays riches, nous interpellent pour une approche où domineraient la solidarité et la prise de conscience des interdépendances et du caractère global des problèmes », a-t-il indiqué. Citant l'Unitar comme exemple, il a signalé que les formations qu'il a dispensées aux cadres supérieurs durant la deuxième moitié du XXe siècle étaient dictées par les réalités d'hier, s'articulant et se structurant autour de problématiques devenues brusquement caduques et dépassées. « Les concepts d'interdépendance, de solidarité, de globalité des problèmes économiques ou sociaux ne parvenaient pas à infléchir les visions étriquées, l'illusion de solutions confinées aux seules frontières nationales. Qu'il s'agisse de l'économie, des politiques sociales, écologiques ou à portée stratégique, de nouveaux concepts devraient se substituer aux méthodes passées, en inculquant une nouvelle éthique aux nouveaux décideurs à travers une refonte des programmes de formation », a-t-il suggéré. Le Premier ministre a rappelé que notre pays a bénéficié des programmes de formation de l'Unitar. « Ma présence se veut l'expression de l'attachement de l'Algérie à cette institution dont elle partage les idéaux et les objectifs », a-t-il déclaré, considérant l'invitation de l'Algérie pour prendre part à cette célébration un honneur pour notre pays. « Un geste qui exprime la reconnaissance des efforts que l'Algérie, sous la conduite de son président, Abdelaziz Bouteflika, n'a cessé de déployer en direction de la communauté internationale », a-t-il conclu. La directrice générale de l'Unitar : « L'Algérie est un très bel exemple » Pour sa part, la directrice générale de l'Unitar, Sally Fegan-Wyles, a qualifié la contribution financière de l'Algérie de « très bel exemple » à tous les pays émergents qui ne contribuent pas au développement des autres Etats. « Nous avons choisi l'Algérie comme invité d'honneur de notre Institut parce qu'elle est un très bel exemple pour certains pays ayant le même niveau de développement et qui s'entêtent à ne pas contribuer au développement des autres Etats », a-t-elle déclaré, soulignant que par son geste honorable, l'Algérie a démontré à tous les pays concernés, qu'un Etat progressant a l'obligation d'aider les autres. De son côté, l'ambassadeur Alexandre Fasel, représentant permanent de la Suisse auprès de l'Office des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève, a estimé que la célébration du 50e anniversaire de l'Unitar a débuté de manière « heureuse », avec l'octroi de l'Algérie d'une « généreuse contribution ». La contribution de l'Algérie à l'Unitar, où elle a toujours été active, remonte à sa création en 1965 et notre pays a occupé, à plusieurs reprises, le poste de membre du conseil d'administration de cette institution onusienne autonome. C'est ce qui traduit d'ailleurs l'invitation de l'Algérie en tant qu'invité d'honneur au 50e anniversaire de cet institut.