L'Algérie accueille, depuis hier, la 12e réunion des chargés de liaison du programme « Empres », c'est-à-dire le système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes, plus exactement les criquets pèlerins. Cette rencontre, qui se tient sous l'égide de la FAO et de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCPRO), devra clôturer ses travaux le 4 décembre et sera suivie le lendemain par la tenue de la 9e réunion du Comité de pilotage du programme, composé des bailleurs de fonds tels que l'agence américaine d'aide, USAID, la BAD et la Banque mondiale. Le comité aura à valider le plan d'action et le budget 2014. Les dix pays qui composent le CLCPRO sont l'Algérie, le Burkina Faso, la Mali, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, la Tunisie. Les délégués de ces dix pays africains, directement concernés par le péril acridien, feront le point sur la situation en 2013 et prépareront le programme de 2014. C'est la directrice de la protection des végétaux, Hadjerès, qui a ouvert les travaux au nom du ministre de l'Agriculture et du Développement rural. La question qui se pose aujourd'hui, pour les pays membres, c'est la mobilisation des financements pour une partie du programme. Et c'est pour cela, d'ailleurs, que l'on a inscrit dans l'ordre du jour, l'urgence de faire le point sur « l'avancement des démarches entreprises » dans la recherche des financements de la phase II (2011-2014). Les délégués auront, durant quatre jours, à faire le point sur la situation de la lutte antiacridienne dans leurs pays respectifs et sur les dispositifs engagés. Selon un délégué algérien, il y a une résurgence en 2013 de la menace détectée en Mauritanie ce qui suppose « une situation d'alerte » et de réponse au plan régional puisqu'il existe une coopération étroite entre ces pays. En effet, le rapport, qui a été soumis à la réunion, parle de l'existence de cette menace « au sein d'une zone de 120.000 km2 dans l'ouest et le nord-ouest de la Mauritanie » où des « ailés sont arrivés des zones de reproduction estivale situées dans le sud ». Le centre du lutte antiacridienne s'est mobilisé rapidement et la situation est suivie de près par le CLCPRO pour qui cette réunion est aussi une « opportunité de discuter de son évolution probable et des dispositions devant être prises par ce pays et au niveau régional pour renforcer davantage ces mesures pour arrêter sa résurgence ». On parle cependant d'une « situation calme » dans les autres pays du sahel, à l'instar du Mali, du Niger et du Tchad, même si l'on craint une nouvelle menace – avec la fin de la saison des pluies et le desséchement avancé de la végétation – où des groupes pourraient se former fin novembre. Globalement la mise à jour, par les pays membres, du plan d'action régional en juin 2013, comme réponse à la menace acridienne rassure. Il a permis, dit-on, de « planifier les projets, d'acquérir des équipements, de renforcer les capacités de prospection et d'assurer ainsi une bonne couverture des zones de reproduction du criquet ». Mais le représentant de la de l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) à Alger, Nadir Assaf, a souligné « la situation préoccupante » pour la région et la nécessité d'une « approche commune » pour faire face ensemble à ce fléau.