Selon des statistiques du ministère du Commerce, rapportées par l'APS, plus de 800 marchés informels, sur les 1.370 recensés à l'échelle nationale, ont été éradiqués depuis le début de l'opération de résorption de ces lieux, lancée en août 2012. « A fin octobre 2013, 833 marchés informels ont été éradiqués sur les 1.368 existants et 17.577 sur les 40.000 intervenants dans ces marchés ont été redéployés dans de nouveaux marchés de proximité », a affirmé Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce. Toutefois, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGGAA) se montre sceptique quant aux chiffres avancés. Le taux annoncé par le ministère est « quelque peu exagéré », selon le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar. « Sauf si ce chiffre n'englobe que les points de vente des produits alimentaires et des fruits et légumes. Car les points de vente informels des pièces détachées et des produits cosmétiques ne sont pas encore touchés par cette opération d'éradication. A notre sens, si l'on compte ces derniers points, 40% du total des espaces informels sont éradiqués jusqu'à présent », estime-t-il en soulignant que les marchés informels éradiqués sont surtout ceux qui se situaient au niveau des ruelles. M. Boulenouar assure que toutes les wilayas sont touchées par cette opération, à des degrés différents cependant. Rappelons qu'une enveloppe de 14 milliards DA a été mobilisée pour la résorption du commerce informel, à travers la mise en place d'espaces commerciaux réglementés au niveau des collectivités locales. Sauf que ces espaces, constate l'Association de protection et orientation des consommateurs (Apoc), ne sont pas encore mis en place ou pas encore effectifs. « Il est vrai que le consommateur est soulagé par l'éradication de ces marchés. Mais d'un autre côté, il ne l'est pas vraiment parce qu'il n'y a pas de palliatif. Dans certaines communes, les marchés informels des légumes et fruits étaient les seuls points de vente. Depuis leur éradication, les citoyens sont obligés de se déplacer dans d'autres communes pour faire leur marché », a rappelé Mustapha Zebdi, président de l'Apoc. Dans ce contexte, M. Aït Abderrahmane a assuré que l'objectif d'éliminer l'informel ne sera atteint qu'une fois toutes les structures prévues par le programme sont réalisées, soulignant que le nombre d'infrastructures de détail existantes est estimé à 1.624, alors que 714 marchés sont en cours de réalisation et 245 autres sont en projet. « Batimetal a bien avancé dans la réalisation de 327 marchés. Elle devrait réaliser 90% du programme d'ici à la fin décembre, affirme-t-il. Les consommateur regrettent, néanmoins, les points de vente informels des articles de vêtements et des produits d'entretien car cédés beaucoup moins chers qu'au niveau des commerces.