L'association « El Amraouia » de Tizi Ouzou a arraché le premier prix. Le second prix a été attribué à l'association « Ibn Badja » de Mostaganem. Le troisième prix est revenu à l'association « Les Beaux arts » d'Alger. Emu et confus par cette gratification, Abdelkader Ould Amrouche, président de l'association « El Amraouia » de Tizi Ouzou, dira : « Je suis très heureux par cette distinction et surtout très fier d'être président d'une association de jeunes. Ces derniers ont durant toute leur formation été fidèles à l'apprentissage du célèbre chef d'orchestre Amar Driss, incontestablement un maître hors pair. ». Il faut dire qu'ils l'ont si bien représenté. Pour rappel, l'association « El Amraouia » de Tizi Ouzou a vu le jour en 2007 dans la région des Amraouas. Structurée en trois niveaux (initiation, moyen et supérieur), elle assure des formations à la maison des jeunes Cherif-Boussad de Tizi Ouzou. Bien que de création récente, la classe supérieure, qui représente l'association dans les différentes manifestations culturelles auxquelles elle participe, s'est imposéé par la qualité de ses interprétations, notamment lors de l'hommage rendu au grand maître Abderrezak El Fakhardji au palais de la culture Moufdi-Zakaria en juin 2012 et au festival national de la musique sanaâ d'Alger en 2012 où, pour leur deuxième participation, ils ont remporté le premier prix. L'association « Ibn Badja » de Mostaganem a été créée en 2002 par d'anciens membres de l'association Nadi El Hilal, l'association Ibn Badja, du nom du musicien, philosophe, homme de sciences et poète arabe Ibn Badja ou Abou Bakr Mohamed ben Yahya ben as-Sayegh (1085-1138), active depuis sa création dans les domaines culturels avec trois classes en formation (initiation, moyenne et supérieure). L'école compte actuellement une centaine d'élèves. Composée de l'élite de la musique sanaâ de Mostaganem, ses professeurs sont encadrés par le maître Hadj Moulay Ahmed Benkrizi, grande figure de la musique classique algérienne, et par son fils Fayçal, en charge de la classe supérieure de l'école. Surnommé « le rossignol de Mostaganem », cet excellent interprète de hawzi et d'aâroubi est également le chef d'orchestre de l'ensemble Ibn Badja. Ensemble réputé, l'association Ibn Badja peut se prévaloir d'un impressionnant palmarès de concerts à travers tout le territoire national. Elle a eté notamment distinguée par deux fois au Festival national de musique andalouse sanaâ (2009-2011). Elle a, par ailleurs, participé à plusieurs manifestations culturelles à l'étranger, à Oujda (2009), Tanger (2010) et en France (Institut du monde arabe, 2010). Enfin, l'association « Les Beaux-arts » d'Alger est issue de la Société des Beaux-arts d'Alger (1851) qui comporte plusieurs sections artistiques, la classe andalouse n'a vu le jour qu'en 1980 sous la direction de feu A. Benzerrouk, élève du regretté maître A. Fakhardji. Sous l'impulsion de A. Boumaâza (1985) et de Abdelhadi Boukoura (2000) qui la dirige encore, l'association musicale n'a cessé de progresser et de s'imposer comme l'une des plus dynamiques du pays. Outre son travail de conservation et de divulgation du patrimoine musical arabo-andalou, elle œuvre à enrichir son répertoire par une recherche constante sur les différentes archives et sources ainsi que par l'intégration de nouvelles compositions respectueuses de l'esprit de l' école algéroise à laquelle elle se rattache. Sous la direction de Abdelhadi Boukoura, considéré comme l'un des plus jeunes chefs d'orchestre à ce jour, elle participe très régulièrement aux diverses manifestations nationales de haut niveau et ses interprétations ont plusieurs fois été primées, notamment au festival de la musique sanaâ d'Alger où elle obtint le 1er prix en 2009 et au festival hawzi de Tlemcen en 2013 (2e prix). Elle compte également à son actif des enregistrements sonores au nombre de 5, comportant des noubate sur les modes sika, raml maya, rasd et ghrib. Pour leur part, les participants se sont déclarés satisfaits des choix du jury et du bon niveau des œuvres en compétition, ce qui augure de bonnes perspectives pour la promotion de la musique andalouse. Interrogé au sujet du bilan de ce festival, Mme Karima Bouchtout précise qu'il est réussi, vu les nombreux indicateurs, fidéliser un public, une série de sessions pédagogiques, des tables rondes pour débattre de la thématique de la musique classique, une exposition riche et variée sur le patrimoine. De son côté, le jury, présidé par Salah Boukli Hacene, a rappelé les conditions de déroulement des délibérations, les qualifiant de hautement favorables. Dix formations ont pris part à cette manifestation qui s'est forgée une bonne réputation. Le choix des programmes est « intelligent ». C'est aussi un carrefour d'échanges. On citera les associations « Les amis de Sadek Bedjaoui » de Bejaia et « El Djazairia El Moussilia » d'Alger, « Dar El Gharnatia » de Koléa, « Ibn Badja » de Mostaganem, « El Djenadia » de Boufarik et « El Kaissaria » de Cherchell, « Errachidia » de Mascara et « Cordoba » d'Alger. En plus du programme artistique, deux conférences pédagogiques ont été organisées autour des sujets concernant les différences et les similitudes entre l'école andalouse de Tlemcen et celle d'Alger et l'œuvre de Cheïkh Sadek Bedjaoui, animées par des spécialistes à l'instar de Salah Boukli Hacene et Nacerredine Baghdadi. Le festival national de la musique andalouse sanaâ a constitué un espace important pour la valorisation et la promotion de cette expression musicale séculaire, ont indiqué beaucoup de participants à ce festival. Ce dernier vise, selon Mme Karima Bouchtout, également, à offrir des débouchés aux jeunes artistes et faire découvrir l'art de la musique et ses prolongements à un public populaire. La clôture de cette manifestation a été marquée par le passage sur scène des deux artistes Beihdja Rahal et Nacereddine Chaouli. Ils ont gratifié le public d'un répertoire musical traditionnel.