Abrité par la salle Ibn Zeidoun du 5 au 10 décembre, le 7e Festival national de musique andalouse Sanaâ s'est clôturé mardi soir dernier en dévoilant le verdict du jury qui a décerné «Le Bouclier» du festival (distinction suprême) à l'association El Amraouia de Tizi Ouzou. Grande lauréate de l'édition précédente, l'association vient encore une fois de faire valoir son savoir-faire parmi les meilleures troupes de musique andalouse du pays, d'autant plus que cette édition a rassemblé en compétition la crème de la crème. Al Amraouia a présenté une nouba dans le mode ghrib lors de son passage sur scène, et s'est distinguée par la présence de jeunes éléments issus de ses classes de formation, comme le violoniste Derdar Sami âgé de 14 ans. Concernant le second prix du festival, il a été remis à l'association Ibn Badja de Mostaganem, alors que l'association des Beaux-arts d'Alger s'est vue attribuer le troisième prix par le jury de la compétition, présidé par le musicologue et chef d'orchestre Salah Boukli-Hacene. Rappelons que le jury a gardé l'anonymat tout au long de la compétition. Les critères sur lesquels ont été jugées les troupes sont la présentation sur scène, le chant et le jeu instrumental, individuel et collectif, ainsi que la coordination du groupe. Cette soirée de clôture, qui s'est déroulée en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a été animée par le chantre de la musique hawzi, Nacereddine Chaouli, qui a gratifié son public d'un récital andalou et hawzi agrémenté de chaâbi. Pour terminer ce festival dans le registre musical de sa thématique, Beihdja Rahal et son orchestre ont interprété une nouba dans le mode sika selon les préceptes de l'école Sanaâ dont elle est issue, tout en rendant un hommage à Cheikh Sadek El Béjaoui, maître de la musique andalouse, en intégrant un morceau de sa composition. Il faut rappeler que cette édition a été dédiée à ce doyen de la musique andalouse. Ravie de voir la relève de la musique andalouse se produire sur scène, Beihdja Rahal, qui a enregistré les douze noubas de l'école Sanaâ, a insisté sur la formation et la transmission dans des institutions comme l'Institut national supérieur de musique (Insm) comme seule voie pour la sauvegarde et la promotion de cette musique. Inauguré le 5 décembre, le 7e Festival national de musique andalouse Sanaâ a pris fin après avoir mis en compétition huit anciens lauréats de différentes régions du pays, et avoir rendu un hommage particulier à Cheikh Sadek El Béjaoui. Avec sa nouvelle commissaire, Mme Karima Bouchetout, le festival s'est beaucoup focalisé sur la nécessité et l'urgence de la transmission de la musique andalouse, un genre qui a pour particularité d'être transmis oralement. Un coffret rassemblant les représentations de cette édition est en cours et servira ainsi de base de données aux spécialistes et amateurs de ce genre musical authentique. W. S. M.