Cette manifestation culturelle, placée sous le haut patronage du président de la République et sous l'égide du ministère de la Culture, se tient jusqu'au 22 décembre, au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Elle regroupe une exposition d'une trentaine de modèles anciens et contemporains issus d'une vingtaine de wilayas. Le choix de la thématique de cette troisième édition relative à la melhfa, connue aussi sous d'autres appellations selon les régions (el haf, el haïk, el dhedda, echtata, ekhellal, el houli ou r'da), reflète tout l'intérêt accordé à cette tenue qui « n'est pas seulement un habit mais renseigne sur le statut social de la femme et constitue un témoin de notre histoire », dira Aziza Amamra, commissaire du festival lors d'une conférence de presse animée, hier, au Palais de la culture. Pour Mme Amamra, « melhfa, un habit méditerranéen bien qu'il soit préservé dans certaines régions du pays et soit revisité par les stylistes algériens et en font une fierté de le présenter lors des manifestations internationales, n'a pas eu l'égard qu'il mérite de la part des historiens et anthropologues. Seuls Dinet et Guissard l'ont immortalisé par leurs toiles et un livre de 179 pages qui consacre trois lignes seulement pour cet habit, qui constitue un pan de notre patrimoine ». « Pour organiser cette exposition, un travail de longue haleine a-t il été mené avec la collaboration des associations et des musées », tient-elle à préciser. Habit authentique, imposant une féminité constante, la melhfa, commune à plusieurs régions du pays, reste singulière et originale de par les bijoux qui l'agrémente et le choix du tissu. Ce festival, ouvert au grand public dès demain (de 10h à 18h), verra la participation de deux bijoutiers d'Arris (Batna) et de Tlemcen. Ils présenteront et vendront des pièces en argent à porter avec cet habit traditionnel. Un atelier de tatouage au henné, animé par des femmes venues de Tindouf, sera également ouvert tous les jours à partir de 14h. Tout comme les deux éditions précédentes, une conférence-débat sera animée par Ahmed Benseghir, doctorant en culture populaire à l'université de Tlemcen autour de la thématique du festival « Evocation de la melhfa dans la poésie traditionnelle populaire ». Cette édition sera, par ailleurs, l'occasion de rendre hommage à Mme Yasmina, l'une des doyennes de la création algérienne et véritable ambassadrice de la mode.