Près d'un million d'électeurs sont appelés aux urnes, aujourd'hui, à l'occaion du second tour des élections législatives et municipales boycottées par une bonne partie de l'opposition. L'Union pour la République (UPR), le principal parti de la majorité présidentielle qui a raflé, le premier tour, 52 des 147 sièges de l'Assemblée nationale, part favori. Enjeu : 30 sièges de députés et les conseils municipaux de 119 des 218 communes. Selon toute vraisemblance, l'UPR, en ballottage dans quasiment toutes les circonscriptions avec des partis de la mouvance présidentielle, devrait disposer d'une majorité confortable à l'Assemblée. Le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz est d'ores et déjà crédité de 86 sièges avec ses alliés. Tawassoul, le parti islamiste qui a obtenu 14 sièges au premier tour, s'affiche comme le second parti. Mais même avec les 31 sièges qui sont revenus à l'opposition, il ne pourrait peser sur les décisions de l'Assemblée. Aux municipales, l'UPR part aussi favori. Il a remporté au premier tour 81 communes. Il est suivi du Sursaut de la jeunesse, un autre parti de la majorité présidentielle. Des milliers de militants et sympathisants des autres partis de l'opposition dite « radicale » ont manifesté mercredi à Nouakchott pour dénoncer une « mascarade électorale », appelant à « sauver le pays » des conséquences de « l'entêtement du pouvoir à poursuivre son action de sape ». Mais le taux de participation important au premier tour (75%) est considéré comme un camouflet pour la Coordination de l'opposition démocratique et son appel à boycotter ces élections. Son chef, Ahmed Ould Daddah, a néanmoins parlé d'un « échec » pour le pouvoir et exigé « l'annulation pure et simple » des scrutins et l'organisation d'un dialogue national pour « l'organisation d'élections consensuelles ». Trois partis de l'opposition modérée ont dénoncé « l'incompétence, le parti pris de la commission électorale nationale indépendante et l'usage des moyens de l'Etat par l'UPR ». Deux députés de l'Assemblée populaire nationale participeront à la mission de l'Union africaine pour la surveillance de ces élections.