L'ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, conduira la mission des observateurs de l'Union africaine à Nouakchott Aujourd'hui 1,2 million de Mauritaniens se dirigeront vers les urnes pour élire leurs députés et conseillers municipaux. Les Mauritaniens élisent aujourd'hui leurs prochains députés et conseillers municipaux dans le cadre des premières élections législatives et municipales depuis sept ans, boycottées par l'opposition alors que le parti au pouvoir est donné grand favori. Pour les législatives, qui doivent permettre de pourvoir les 147 sièges de l'Assemblée nationale, 64 partis politiques ont aligné 438 listes de candidatures. Quant aux municipales, qui renouvelleront les 218 conseils municipaux du pays, 1 096 listes de candidatures issues de 47 partis politiques ont été enregistrées, selon les derniers chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Dix des onze partis politiques de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), boycottent ce scrutin, dénonçant l'absence «de garanties de transparence». Le président Mohamed Ould Abdelaziz a, lui, regretté que «ces partis n'aient pas voulu (y) participer pour des raisons qui leur sont propres». «Nous respectons leur décision», a-t-il dit, en rappelant que les participants à l'élection «frôlent la centaine» de partis politiques avec «des milliers de listes candidates déposées». «Nous avons tant attendu, retardé ce sélections 24 mois uniquement pour permettre à tous de s'y préparer», a-t-il précisé, faisant allusion aux concertations entre le pouvoir et la COD. Ces concertations, visant la participation des opposants à ce scrutin, ont échoué en octobre, dix des onze partis de la COD ayant rejeté en bloc les propositions du pouvoir sur un report des élections de deux semaines. Etant le seul parti à avoir déposé des listes et inscrit des candidats dans toutes les circonscriptions électorales, l'Union pour la République (UPR, au pouvoir) part favori pour les législatives et municipales du 23 novembre. Il est suivi par ordre décroissant en nombre de listes et de candidats par le parti Tawassoul, puis l'un des partis de l'opposition modérée, l'Alliance populaire progressiste (APP) du président de l'Assemblée nationale Messaoud Ould Belkheir. Reconnue en 2007 comme formation légale, Tawassoul est le seul membre de la COD qui a décidé de participer à cette consultation électorale. D'autres partis de l'opposition dite modérée, dont ceux de la Coordination pour une alternance pacifique (CAP), prennent également part aux élections du 23 novembre aux côtés des dizaines d'autres partis de la majorité, dont l'UPR. Le scrutin est organisé et supervisé par une Commission électorale nationale indépendante (Céni), constituée à parité entre la majorité présidentielle et la Coordination pour une alternance pacifique (CAP, opposition modérée). Aucun incident grave n'a été signalé durant la campagne électorale officielle qui a débuté le 7 novembre et s'est achevée le 21 du même mois. La Céni avait exhorté tous les partis et acteurs politiques à «faire preuve de compétition responsable et de comportement civique durant la campagne». Toutefois, la COD a lancé une contre campagne, appelant les électeurs à ne pas se rendre aux urnes. Lundi, la police a dispersé à Nouakchott un rassemblement de jeunes opposants qui manifestaient contre ces élections, blessant «légèrement» plusieurs d'entre eux, selon un porte-parole de l'opposition. Sollicité par la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, conduira la mission africaine de supervision de ces élections. Il est de tradition que l'UA sollicite d'anciens chefs d'Etat et de gouvernement africains pour diriger ses missions d'observation des élections dans ses Etats membres. L'Assemblée populaire nationale (APN) sera également représentée par le député Djamel Bouras dans la mission de l'Union africaine (UA) de surveillance des élections législatives et communales a indiqué un communiqué de l'APN.