La nouveauté cette année pour cette campagne de sensibilisation contre les dangers du gaz butane est que cette campagne de la SDE qui d'habitude s'achève avec l'arrivée du printemps et du beau temps, sera maintenue durant toute l'année en raison notamment de son bilan positif et de son impact sur la population, comme nous l'explique M.Abdelhamid Bellagha, assistant de communication au sein de cette filiale du groupe Sonelgaz : « Ces cinq dernières années, le nombre annuel de décès par asphyxie au monoxyde de carbone pour la région Est a varié entre 9 et 12, ce qui constitue une baisse significative. Bien sûr, nous continuerons à tout mettre en œuvre pour éradiquer ce fléau de manière définitive. Nous avons décidé de maintenir la campagne durant toute l'année et ne plus la restreindre à la période comprise entre les mois d'octobre et mai, comme nous le faisions précédemment. Cela est dû au constat que nous avons établi concernant les opérations de relogement dans la wilaya de Constantine, lesquelles s'effectuaient le plus souvent au printemps et en été. En parallèle, d'autres actions sont menées : journées portes ouvertes dans des lieux publics, conférences dans des résidences universitaires, caravanes de sensibilisation, spots pour la radio et la télévision, etc. ». L'utilisation du gaz de ville dans les foyers est l'une des priorités des agents de la SDE, notamment pour les appareils de chauffage et leur raccordement. M. Bellagha estime que les habitants des bidonvilles sont les plus vulnérables dans ces cas, car passer du gaz butane au gaz de ville est une transition délicate qui requiert un certain savoir : « Au niveau de la SDE, nous avons depuis quelques années pris l'habitude de mettre sur pied une campagne d'initiation à la bonne utilisation du gaz naturel ; la création de villes nouvelles, à l'image de celles de Ali Mendjeli et Massinissa à Constantine, ayant entrainé un grand transfert de populations issues de quartiers défavorisés et de bidonvilles non raccordés au réseau de gaz naturel, vers des cités qui en sont pourvues. Ces derniers se retrouvaient donc à manipuler une énergie dont ils ignoraient presque tout. » Un travail de proximité C'est ce qui explique cet engagement de la part de la SDE dans sa politique de sensibilisation dont les objectifs sont de réduire les accidents et les intoxications au monoxyde de carbone et aussi transmettre les consignes à suivre. M. Bellagha nous déclare à ce sujet : « Notre approche est basée sur le travail de proximité : des équipes pluridisciplinaires comptant chacune un chargé de communication, un ingénieur en gaz, un spécialiste en électricité et un commercial, font du porte-à-porte au niveau des sites nouvellement habités. Nos agents initient ainsi les locataires à l'usage du gaz naturel tout en les sensibilisant sur les risques liés au non-respect des consignes de prudence et de sécurité. » Pour de nombreux habitants des anciens bidonvilles donc, il s'agit de s'adapter à un nouveau mode de vie, mais compte tenu de la défectuosité et des anomalies dans l'installation des réseaux de gaz dans certains logements récemment livrés, et aussi du comportement irresponsable de certaines familles, la SDE est dans l'obligation de faire un travail de terrain : « Nous avons été surpris par l'inexistence de conduits pour l'évacuation des gaz brûlés au niveau d'habitations flambant neuves ! Parfois, ce sont les nouveaux occupants des lieux qui, par méconnaissance du danger, les ont carrément obturés. Il y a aussi des citoyens, qui, par souci d'économie, ont opté pour des équipements de chauffage de piètre qualité ou contrefaits. Face à pareils cas, la procédure consiste à ne pas alimenter le foyer concerné en énergie jusqu'à ce que l'installation soit conforme », nous explique M. Bellagha. Une situation qui amène parfois la SDE à employer certains procédés pour le moins étonnants : « Pour les zones difficile d'accès, à l'exemple de certaines localités reculées des wilayas de Khenchela et de Bordj Bou Arréridj, nous avons fait appel à un "goual" de souk. De même que nous avons sollicité récemment des imams pour sensibiliser les gens dans les mosquées. Par ailleurs, nous avons aussi la volonté de relancer le métier de ramoneur qui tend à disparaître. À titre d'exemple, l'APC de Skikda dispose d'une équipe de ramonage avec qui nous travaillons en collaboration. L'idéal serait de généraliser l'expérience aux autres wilayas. »