Quadruple champion d'Afrique avec l'équipe nationale de handball messieurs, 3 fois comme joueur (83, 87, 89) et une fois en tant que sélectionneur national en 1996 à Cotonou (Bénin), le président du GS des Pétroliers, Djaffar Belhocine, revient sur son parcours avec l'équipe nationale. Il a parlé de la dernière coupe d'Afrique remportée par l'Algérie en 1996. Il a donné les raisons qui empêchent le Sept national de reprendre la tête de la petite balle africaine. Il a parlé des chances de l'EN durant les championnats d'Afrique 2014. Il a également donné son avis sur le fait de ne pas affronter ni l'Egypte ni la Tunisie avant la finale. Les championnats d'Afrique débuteront le 16 du mois en cours en Algérie. Quel souvenir gardez-vous de cette compétition à laquelle vous avez pris part en tant que joueur et sélectionneur ? En tant que joueur, chaque victoire avait son charme. J'ai eu l'honneur de gagner trois des cinq titres que l'Algérie a arrachés durant la décennie d'or du handball algérien. Pour être sacré champion d'Afrique, il fallait deux ans de travail et de sacrifices. En tant que sélectionneur, j'ai eu l'honneur de remporter la coupe en 1996 avec un groupe rajeuni, mais pétri de qualité. Vous avez été l'une des pièces maîtresses de l'équipe nationale en 1989 où l'Algérie a remporté son cinquième trophée d'affilée en battant en finale l'Egypte ... Cette coupe avait un charme particulier. Après avoir remporté quatre coupes d'Afrique à l'extérieur, nous voulions conserver notre statut de champion d'Afrique devant notre public. Nous avons eu beaucoup de problèmes avant la compétition. L'équipe commençait à prendre de l'âge. Concernant la préparation, je pense que nous l'avons ratée. Nous n'avons effectué qu'un stage au vrai sens du terme en France durant 15 jours. Malgré ces aspects défavorables, nous avons accompli notre mission grâce au soutien indéfectible d'un public sublime. A la fin de la finale face à l'Egypte, il y a eu une explosion de joie indescriptible à la salle Harcha. A quel moment avez-vous cru à la victoire, alors que vous étiez menés (11-13) durant la première période ? Nous avions en face une équipe égyptienne jeune dans sa majorité, mais coriace. Ce n'est qu'au milieu de la deuxième mi-temps que nous avions repris en main le match et cela grâce au soutien de nos supporters. Cela nous a donné une force supplémentaire pour battre notre rival (19-18). D'ailleurs, je n'oublierai jamais l'ambiance dans les gradins décorés avec l'emblème national. Depuis 18 ans, l'Algérie n'a pas gagné un championnat d'Afrique. Pourquoi, selon vous ? Nous avons tout simplement stagné. Au moment où les autres ont calqué notre modèle, nous avons négligé la formation et les jeunes catégories. Si les Tunisiens et les Egyptiens ont atteint le niveau mondial, c'est grâce à leur bonne relève. Il est temps de revenir aux principes qui ont permis à notre handball de dominer durant des années l'Afrique. A notre époque, il y avait au moins trois équipes comme réserve de l'équipe fanion. Questions potentialités, ce n'est pas cela qui manque. Il faut de la détection et la bonne prise en charge. Quelles sont les chances de nos équipes nationales durant les championnats d'Afrique 2014 ? Pour les dames, si elles arrivent à décrocher une qualification au Mondial, ce sera un objectif atteint. Les messieurs, quant à eux, ont des chances de concurrencer pour le sacre. Il faut souligner que nous avons une stabilité au niveau de l'effectif. La majorité des joueurs évoluent ensemble depuis plus de trois ans. Le fait de jouer devant son public est une motivation supplémentaire. Nous avons un tirage au sort favorable. Nous devons décrocher avant tout une qualification en finale. A cela s'ajoute la bonne gestion des matches du premier tour. Le fait de ne pas affronter l'Egypte et la Tunisie durant le premier tour, les quarts et les demi-finales, est-il un avantage ou un inconvénient ? C'est un avantage. Nous avons l'occasion d'avoir des matches moins intenses qu'une rencontre face à l'Egypte ou à la Tunisie. Nous pourrons également superviser nos concurrents directs pour le titre. La finale est prévue le lendemain des demi-finales, alors que les Tunisiens et les Egyptiens vont animer un choc des Titans. A vous de conclure... Je serai, à l'instar de tous les Algériens, derrière notre équipe nationale. Je souhaite que les poulains de Zeguili puissent reconquérir le trophée et permettre à notre discipline de réapprendre à décrocher des titres.