Mohamed Zetili, directeur du TRC, explique : « C'est un aménagement et non pas une réhabilitation. Nous suivons chaque jour la situation, certaines choses doivent être revues comme l'état du revêtement de l'étanchéité, les façades nord et sud de l'édifice, ou encore le système de chauffage (un climatiseur au lieu d'une chaudière). L'équipement sera aussi concerné comme la sonorisation ou l'éclairage », ajoutant : « L'opération durera neuf mois à partir de mars, et ce, pour que le TRC soit fin prêt pour l'accueil des invités des pays arabes. Entre-temps, on imagine l'inquiétude des troupes et des artistes qui ont pris l'habitude de se produire sur les planches du TRC, et qui aujourd'hui se voient obligés de chercher un autre endroit ». Pour le directeur du TRC, « la rénovation est plus importante que les activités », mais certains artistes ne sont pas de cet avis : « L'opération risque de durer une éternité, mais le vrai problème c'est que les responsables ne nous ont pas consultés. Ce n'est pas que nous refusons de nous produire dans les autres communes, le problème c'est qu'il faut tout revoir surtout que les salles proposées ne sont pas bien équipées », soutient un dramaturge de la scène locale qui a préféré garder l'anonymat. Assurer la relève M. Zetili a toutefois assuré que cette fermeture ne paralysera nullement l'activité théâtrale dans la ville, c'est juste une question d'organisation et de temps. « Nous souhaitons que les autorités nous donnent des espaces pour assurer une formation continue à nos apprenants. Nous avons actuellement six productions destinées aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Ce sont des productions que nous avons montées en collaboration avec des associations et des artistes et dont le but est de créer une interactivité au sein du théâtre qui touche l'ensemble de la famille artistique constantinoise. Les six productions se tiendront dans d'autres espaces que le TRC, ça sera une occasion pour cibler le public des autres communes », a-t-il déclaré. Par ailleurs, nous avons appris auprès du directeur que suite au succès des cycles de formation pour de jeunes apprenants lancés en septembre dernier et initiés par le TRC, une deuxième session sera bientôt organisée. Cette idée originale ouvre la voie à des jeunes qui souhaitent se familiariser avec le quatrième art, et dont la plupart n'ont jamais assisté à une pièce de théâtre. M. Zetili nous parle du bilan de la dernière session clôturée au mois de décembre dernier : « la plupart des comédiens ont atteint l'âge de la retraite administrative et non physique, huit d'entre eux sont déjà concernés. Il nous faut donc penser à la relève, et c'est ce que nous faisons. Nous avons ouvert le premier cycle de formation en septembre dernier pour une durée de trois mois. Nous avons sélectionnés 64 candidats parmi les 72 qui se sont proposés pour des formations techniques (son, décor, éclairage) ou de la scène (marionnette, réalisation,...). Ce ne sont pas des amateurs qui ont assuré ces formations, par exemple pour la manipulation des marionnettes, nous avons fait appel à deux des meilleurs marionnettistes du pays originaires de la ville. Nous avons également ramené des comédiens professionnels sortis de l'Institut de Bordj El Kiffan tels que Marouani ou Aït El Hadj, idem pour les conférences assurées par les journalistes Bendimered et Mohamed Kali, l'universitaire Cheniki ou encore l'ancien directeur du TRC Hadj Smaïl. Ce fut un travail bénéfique pour tout le monde, et nous avons conclu cette première phase des ateliers le 28 décembre dernier. Chaque groupe de candidats a présenté à sa manière un acte d'une pièce de Samuel Beckett, du début à la fin. J'attends à ce que nous crééons un centre de formation digne de ce nom, nous avons même sollicité le ministère pour ouvrir une annexe de l'ISMAS de Bordj El Kiffan ». Ces ateliers ont un autre intérêt puisque à l'occasion de l'année culturelle arabe de 2015, nous serons dans l'obligation d'accompagner et de s'investir dans les productions qui seront programmées. Les artistes et les comédiens étrangers doivent sentir que nous avons des professionnels qui connaissent leur métier et qui peuvent apporter un plus ». Un deuxième cycle des ateliers est prévu pour la même durée à partir du mois de mars prochain, M. Zetili promet des formations plus alléchantes et plus techniques encore, dont la mise en scène, les techniques d'écriture, ou encore l'animation culturelle, un domaine qui, dit-il, manque terriblement à la ville de Constantine. Le directeur du TRC s'engage également à lancer un atelier « communication » qui sera ouvert aux journalistes désireux de s'initier à la critique dramatique.