La Société nationale de réalisation et de gestion des industries connexes (Sonaric), spécialisée dans l'électroménager, a perdu 300 millions de dinars faute d'acier pour produire ses 15.000 unités de réchauds à gaz naturel. La raison ? L'arrêt de production chez le sidérurgiste ArcelorMittal au complexe d'El Hadjar, en octobre et novembre derniers, a indiqué à Horizons le directeur commercial de l'entreprise, Mohamed Rachid Belkebir. « Pour ArcelorMittal, nous sommes un client de seconde zone car l'exportation est leur priorité », a-t-il déploré. L'usine de montage de réchauds à gaz naturel et à poêle à mazout de la Sonaric est située à Ferdjioua (wilaya de Mila). Ses produits sont homologués par un laboratoire allemand. Plus de 2 millions d'unités ont été fabriquées de 1980 à ce jour. L'usine emploie 250 personnes dont 60% dans la production directe. 60.000 réchauds et entre 15.000 à 20.000 poêle à mazout en sortent chaque année. Sonaric est aussi productrice de 15.000 climatiseurs en dehors de la saison hivernale dans ses deux unités de Si Mustapha (Boumerdès) où sont produites entre 8.000 et 10.000 cuisinières/an et celle de Sidi Akacha (Ténès) avec 15.000 chauffe-eau et chauffe-bain. A ce jour, le groupe a mis à niveau cinq unités. Pour les réchauds, la technologie est allemande, et italienne pour les cuisinières. Le taux d'intégration industrielle pour ce produit est de plus de 70%, autant pour les cuisinières et 20% pour les climatiseurs. « Le rapport qualité/prix est difficilement concurrentiel », a estimé Mohamed Rachid Belkebir. Aujourd'hui, la Sonaric doit relever trois défis pour imposer ses produits sur le marché national : constituer un réseau de distribution qui est en cours, faire face au marché informel et réhabituer le consommateur à acheter le produit national. Pour son service vente et après-vente, elle possède trois unités technico-commerciales à Akbou (Bejaïa), Ténès et Gué de Constantine (Alger). La part de marché varie entre 25% et 30%. Toutefois, sur le plan stratégie de marketing, il dira : « On ne peut ouvrir nos portes aux médias nationaux pour faire valoir nos produits ». Pour M. Belkebir, « la défaillance des entreprises publiques est souvent à l'intérieur car il faut accepter la concurrence et la surmonter ». Donc, selon lui, « il faudra revoir la politique des ressources humaines ». Pour rappel, avant 1980, la Sonaric était une entreprise publique en charge des études et de la réalisation des unités industrielles. Elle devient une entreprise publique de commercialisation industrielle des produits électroménagers. Son chiffre d'affaires prévisionnel est de 1,5 Md DA pour 2013. En 2012, il était de 1,1 Md DA et de 680 millions DA en 2011.