La ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, a déclaré, hier, à l'occasion d'une journée d'étude sur la gestion des déchets en Algérie, organisée par l'APN, que le gouvernement « compte atteindre un taux de 25% en 2015 et de 50% à partir de 2016 » en matière de recyclage, au lieu de 5% actuellement. Mme Boudjemaâ a estimé que « le chemin est encore long » et la question des déchets est « l'affaire de tous », précisant qu'il faudra tout faire pour dépasser la vision d'une « calamité environnementale » pour en tirer « une plus-value économique », en suscitant des investissements dans ce sens. Le gouvernement, qui a opté pour une nouvelle technique de recyclage par « procédé thermique », qui consiste à récupérer l'énergie, place, dit-elle, le recyclage au « cœur » de la nouvelle dynamique environnementale. Sur un total de 13,5 millions de tonnes de déchets, « 5% seulement sont recyclés ». La mise en place d'un programme de recyclage devra, en traitant uniquement 770.000 tonnes par an, selon les estimations du ministère de l'Environnement, « générer 30,5 milliards de dinars de revenus ». De plus, ce créneau n'a pas manqué d'attirer les petites PME qui ont, via les financements proposés par l'Ansej et l'Anem, monté des petites unités de gestion des déchets, à travers plusieurs wilayas. On citera le secteur du plastique avec 6 unités, le carton (3), le verre (2), les pneumatiques (2), les batteries (6). La ministre, qui était accompagnée du ministre de l'Agriculture, Nouri, a précisé qu'une convention vient d'être signée avec le ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels pour former des techniciens dans la gestion des déchets. Le programme vise une promotion constituée de 489 candidats alors qu'à partir de la prochaine session, « une nouvelle matière, l'économie verte, devra être incluse dans les programmes de formation ». Le Conservatoire national pour l'environnement a, selon les données qui nous ont été fournies, formé 9.659 spécialistes en matière de gestion des déchets, couvrant 63 thématiques. Il y a lieu de citer les 179 personnes formées dans la réglementation environnementale, 2.220 dans la gestion des déchets ménagers, 186 dans les études d'impact sur l'environnement, 324 dans la gestion des déchets hospitaliers et les 201 dans la gestion des déchets hospitaliers. La gestion des déchets a commencé à germer, d'une manière méthodique, à partir de 2000 avec l'adoption de 1.257 plans sectoriels et la création de 100 centres d'enfouissement et de tri des déchets. Les pouvoirs publics avaient, par la même occasion, procédé à la mise à niveau et à la réhabilitation de 64 décharges sauvages, tout en instituant 89 décharges contrôlées. Mme Dalila Boudjemaâ a expliqué que la gestion des déchets est une préoccupation environnementale mondiale aujourd'hui, ajoutant qu'« il faut que nous assumions nos responsabilités vis-à-vis des générations futures » par une politique de prise en charge de ces déchets et de préservation de l'environnement. En marge de cette journée d'étude, plusieurs organismes impliqués dans la gestion des déchets, dont des associations chargées de la défense de l'environnement, ont exposé leurs travaux, notamment les procédés de tri.