Insistant sur la révision de la stratégie de l'urbanisme nationale, le premier responsable du secteur a dressé un constat guère reluisant. « Nous sommes en retard dans la conception et dans l'exécution de tout ce qui est urbanisme », a-t-il rappelé. Il a estimé que l'urbanisme tient d'abord à un cadre et un mode de vie, à une forme de développement de nos villes. Il a aussi noté que les instruments d'urbanisme tels qu'ils sont façonnés chez nous sont dépassés : plan d'occupation des sols (POS) et plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) sont vidés de leur sens. Le ministre a soutenu que ces instruments sont souvent révisés d'une manière « aléatoire », « subjective » et même « sur commande ». Conséquence : ils génèrent l'incompréhension des citoyens. Idem pour la loi sur l'urbanisme qui date de 1987. M. Tebboune a relevé l'urgence de sa révision pour ma mettre au diapason de ce qui ce fait de mieux en matière d'urbanisme. « Nous avons l'impression que ces instruments sont là pour sanctionner le citoyen et non pour régler ses problèmes », a-t-il regretté. C'est pourquoi, « on devrait aller vers la révision totale de la loi sur l'urbanisme et de la conception de nouveaux instruments permettant de réaliser de nouvelles villes et surtout de rattraper le retard ». Pour cela, un groupe de réflexion sera mis en place. En attendant, le ministre a exigé que dorénavant aucun POS ni PDAU ne sera mis en pratique sans l'aval du ministère. Autre chantier à prendre en charge : l'allègement des dossiers administratifs. Ces derniers seront effectifs à compter du deuxième trimestre de l'année en cours. AADL, LPP, logements sociaux, moyens de réalisation,... Au sujet des logements sociaux, M. Tebboune a démenti parue dans certains organes de presse, selon laquelle cette formule sera supprimée. « Pas question », a-t-il rétorqué. S'agissant de l'opération de la cession des logements relevant de l'OPGI, le ministre a reconnu que celle-ci accuse du retard à cause des procédures administratives. Concernant le programme AADL, il a fait savoir que le foncier est réglé à hauteur de 70% dans la wilaya d'Alger. Il a reconnu que la gestion des anciens sites est catastrophique. Pour les souscripteurs AADL qui ont vu leurs dossiers transférés vers le LPP, le ministre a indiqué que l'opération s'est déroulée d'une manière ordinaire. Quant à la procédure à suivre pour postuler à la formule LPP, M. Tebboune a soutenu que l'Etat ne pourrait pas faire plus et maintient les mesures en place, notamment en ce qui concerne le mode de paiement. Le ministre a salué la décision du gouvernement de confier la conception et la réalisation des équipements de base au ministère de l'Habitat pour ce qui est de la réalisation de nouvelles villes. 240.000 logements livrés en 2013 En chiffres, le bilan du ministère de l'Habitat a fait état de la livraison, toutes formules confondues, de plus de 240.000 unités en 2013. Une performance qualifiée d'« inédite » jamais « réalisée » depuis l'indépendance. Le ministre a indiqué que les objectifs assignés au programme 2010-2014 ont été atteints. Et jusqu'à fin 2013, c'est 80% du programme de réalisation de logements qui a été lancé, soit 657.000 unités. Il est attendu le lancement de tout le programme d'ici à fin décembre 2014, soit un total de 2,2 millions d'unités. En outre, à fin décembre 2013, pas moins de 1,2 million de logements ont été réceptionnés, soit 63% du programme. Il faut souligner qu'à la faveur des visites du Premier ministre à travers les wilayas du pays, le programme a été revu à la hausse pour atteindre 2.725.000 au lieu de 2.222.000 comme prévu initialement. Pour 2014, il est attendu la réception de 300.000 unités. Concernant les moyens de réalisation, 4% du programme a été réalisé par des entreprises publiques, 58% par le privé et 38% par des étrangers. En revanche, il a affirmé que son département a résilié un contrat avec une entreprise portugaise chargée de réaliser 1.200 logements. Motif : les Portugais ont exigé la prise en charge par l'Etat algérien de leurs personnels.