Le film « Abd El Kader », fondateur de l'Etat algérien, de Salem Brahimi, a été projeté, hier, en avant-première à la salle Ibn-Zeydoun de Riad El Feth, à l'initiative du ministère de la Culture et de l'AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel). « Ce film se veut une halte de la mémoire pour ne pas oublier l'un des symboles de l'Etat algérien et transmettre aux nouvelles générations les idées et valeurs nationales et universelles que l'Emir a défendues tout au long de son parcours patriotique depuis la résistance populaire qu'il mena en Algérie jusqu'à son exil en 1855 en Syrie », a déclaré le réalisateur. « La personnalité de l'Emir, à travers les luttes qu'il a menées, ses écrits et recueils de poèmes soufis, sa clairvoyance en matière de diplomatie, laquelle s'est traduite par ses correspondances politiques avec l'intelligentsia française alors qu'il était détenu à Toulon, ainsi que son rôle dans le sauvetage des 12.000 chrétiens lors des incidents de Damas sont autant de faits pouvant servir d'enseignements face aux défis à venir. Dans cette nouvelle expérience, il n'ait point de nation qui vive sans symbole et sans références, d'où le rôle des chercheurs à faire connaître l'authenticité des idées de l'Emir Abdelkader et les faire valoir, car il s'agit, à mon sens, de se souvenir et de tirer des enseignements », a-t-il ajouté. Pour sa part, Amazigh Kateb, qui a servi dans ce film de « goual » (voix off), a soutenu qu'il avait proposé au réalisateur de narrer le film en arabe dialectal, une manière de mieux faire passer le message. Interrogé sur le retard accusé dans la réalisation de ce film, Salem Brahimi dira : « C'est vrai que cela fait deux ans que nous avons bénéficié d'un budget alloué dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 ». Nous avons voulu tourner ce film en Syrie mais cela n'était pas possible pour des raisons sécuritaires. » Des luttes, des angoisses, des rêves et des ambitions sont décrits avec talent grâce au génie créateur de ce jeune réalisateur qui admet n'avoir traité que certaines étapes du parcours de l'Emir Abdelkader. Après des études en commerce international, Salem Brahimi multiplie les expériences professionnelles dans le cinéma. Il a évolué aux côtés de Michéle Ray Gavras d'abord, mais aussi auprès des producteurs et réalisateurs notamment Tony Gatlif et Claire Denis. Il a, à son actif, des films comme « Le saut », et coproduit « Mon colonel », « Cartouches gauloises ». Il a réalisé son premier film documentaire en 2009 « Africa is back » dans le cadre du 2e festival panafricain.