Les agences immobilières ne gagnent pas autant d'argent qu'on le croit. Pas depuis quelques années, en tout cas. C'est du moins ce qu'affirme la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI), en signalant que leur chiffre d'affaires a même régressé de 80%. Le coupable ? « Les courtiers informels et les intermédiaires », a affirmé, hier, le président de la FNAI, Abdelhakim Aouidat, lors d'une conférence de presse. Ils raflent 80% des transactions commerciales d'une façon informelle. « Etablir le montant exact des transactions commerciales dans l'immobilier est quasiment impossible, car elles ne se font qu'à 20% d'une façon réglementaire », a précisé M. Aouidat. Selon lui, les clients ont une grande part de responsabilité dans cet état de fait. Et pour cause, « ils pensent à tort que les services des agences immobilières sont hors de leurs moyens ». « Le citoyen doit savoir qu'une agence immobilière offre des garanties. Si problème il y aura, le client peut récupérer son argent. Les agences alimentent un fonds de garantie dans cet objectif », explique-t-il, soulignant que les agents immobiliers informels n'offrent aucune garantie. Concernant les prix des biens immobiliers qui ont connu une hausse de 500% pour l'achat d'un logement et 300% pour la location, le président du FNAI estime que cela est dû à l'augmentation de la demande par rapport à l'offre, à la dévaluation du dinar mais, surtout, au nombre très élevé d'intermédiaires. « La loi ne définit pas le prix du mètre carré. Nous n'avons pas, en outre, les critères sur lesquels doivent être évalués les biens immobiliers. En 2006, les pouvoir publics ont demandé à un bureau d'études français de faire une évaluation du marché immobilier. Le bureau a constaté l'inexistence totale des évaluateurs des biens immobiliers. Aucune mesure n'a été prise pour la création de ce métier », constate-t-il. Ce qui signifie que les prix et l'évaluation n'obéissent à aucune formule officielle.