Alger et Tripoli donnent une suite à ce qui a été convenu dans le cadre de la grande commission mixte tenue récemment à Tripoli et dessinent de « nouvelles perspectives » dans la coopération, notamment dans les domaines sécuritaire et économique. « Je vous réaffirme l'entière disponibilité de l'Algérie à apporter son soutien au peuple et aux autorités libyens pour franchir cette étape de transition politique visant l'édification d'un nouvel Etat à la faveur de la paix et de la stabilité », a déclaré Tayeb Belaïz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, lors de sa rencontre avec Seddik Abdelkrim, vice-président du conseil des ministres libyen au Développement chargé du ministère de l'Intérieur. M. Belaïz appelle à prendre des mesures unifiées « pour la sécurisation des frontières et la garantie d'un climat propice au développement des régions frontalières sans omettre l'aspect sécuritaire qui figure au titre des priorités de l'action commune, laquelle passe par la consolidation de la coopération entre les différents services concernés pour une meilleure mobilisation face aux menaces sécuritaires ». Dans ce contexte, il préconise la mise à jour de la convention sécuritaire, conclue en 2001, entre les deux pays. « Elle constitue l'outil juridique idoine sur lequel reposent les différents programmes et activités », dit-il, avant de rappeler la formation, en 2013, d'éléments de la police libyenne au niveau des écoles d'application relevant de la Direction générale de la sûreté nationale. Selon Belaïz, cette opération se poursuivra à travers d'autres cycles de formation et sera élargie à la protection civile et à d'autres secteurs relevant de son département. Seddik Abdelkrim, qui inscrit sa visite « dans le cadre d'un dialogue transparent et objectif concernant la coopération sécuritaire », estime que « les mutations profondes et effrénées que connaissent certains pays arabes en général et les pays du Maghreb et d'Afrique du Nord en particulier, se caractérisent désormais par la propagation du crime organisé et le lien étroit entre les groupes criminels, le trafic de drogue et de psychotropes et l'immigration clandestine. Ces mutations en appellent à la conjugaison des efforts de tous et l'intensification de la coopération ». Louant « la profondeur » des relations entre les deux pays, il fera remarquer que « la sécurité de la Libye est celle de l'Algérie et vice-versa ». Salah Al Makhzoum, deuxième vice-président du Congrès national général libyen, exhorte l'Algérie à accompagner la Libye dans ses efforts visant à « ouvrir une ère nouvelle de son histoire ». « Il est temps pour l'Algérie de jouer son rôle dans cette ère nouvelle de l'histoire de la Libye », soutient-il lors d'une rencontre entre la délégation parlementaire libyenne et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra. « Le soutien de l'Algérie à la Libye intervient au bon moment » au regard des efforts de « réédification de ses institutions constitutionnelles et de services dans tous les domaines », ajoute-t-il, mettant en évidence les rencontres ayant réuni la délégation parlementaire libyenne avec les responsables algériens, et « l'importance de la diplomatie parlementaire dans le raffermissement des relations entre l'Algérie et la Libye ». « La Libye ne saurait se passer de l'Algérie dans cette étape et vice-versa », a insisté le ministre algérien. M. Bouguerra, qui a évoqué la « convergence d'opinions et de vues » ayant marqué les rencontres entre la délégation parlementaire libyenne et les responsables algériens, a souligné la qualité des relations entre les deux pays marquées, selon lui, par un « développement rapide », notamment suite à la dernière visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Libye, dans le cadre de la réunion de la grande commission mixte.
