Après deux jours de discussions entre les négociateurs du gouvernement syrien et de l'opposition, consacrées aux aides humanitaires, aux prisonniers et aux disparus, les deux délégations ont divergé, hier, à Genève, sur la question du gouvernement de transition, comme stipulé dans le communiqué final de la première conférence internationale de la paix Genève 1 en 2012. Pour les émissaires de Damas, « seul le peuple » est en mesure de décider, à « travers les urnes » du sort du chef de l'Etat, Bachar al-Assad. « En ce qui concerne la déclaration de Genève 1, elle a souligné qu'elle n'est pas sacrée », a assuré la conseillère politique et médiatique de la présidence syrienne, Bouthayna Chaâbane, en précisant que l'article 1 de la déclaration (Genève 1) est l'arrêt de la violence et des tueries par toutes les parties, la libération des détenus, le traitement du dossier des personnes enlevées et la préservation des établissements étatiques. Mme Chaâbane a précisé que cette déclaration a été publiée en 2012 « alors que nous sommes aujourd'hui en 2014 et il faut la changer selon la situation actuelle ». De son côté, le vice-ministre syrien aux Affaires étrangères, Fayçal al Miqdad, a soutenu que le terrorisme doit être la première question à examiner. « Il est impossible d'examiner les questions relatives au présent et à l'avenir de la Syrie alors que la machine de meurtres vise les Syriens », a-t-il expliqué en assurant de la disposition de Damas à examiner « n'importe quel sujet ». Pour ce faire, la délégation gouvernementale a présenté une « feuille de travail » comprenant les principes essentiels pour « sauver la Syrie, Etat et peuple, du terrorisme extrémiste ». Une proposition rejetée en bloc par les négociateurs de la Coalition qui ont exigé comme seul ordre du jour, la discussion d'un « organe gouvernemental de transition ». « La délégation du régime a voulu changer le sujet de discussion en parlant de terrorisme », a accusé une représentante de l'opposition, Rima Fleyhane. « Nous sommes là pour appliquer Genève 1 et la formation d'un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs », a-t-elle martelé, précisant que les discussions n'« ont pas été constructives en raison de l'attitude du régime qui a voulu dévier des discussions ». Malgré leurs profondes divergences, les deux parties ont réaffirmé leur détermination à poursuivre les pourparlers.