Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'ira pas à l'élection présidentielle. Son président, Abderrezak Mokri, a confirmé la décision de boycotter le rendez-vous électoral du 17 avril. S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, il a expliqué que ce choix est « irréversible » et est motivé par la conviction du parti que le prochain scrutin sera fermé. M. Mokri a soutenu que cette décision est « souveraine » et a été prise à « l'unanimité » du conseil consultatif, approuvée par la majorité écrasante de la base. Le président du MSP a réfuté tout « désaccord » avec Boudjerra Soltani, qualifiant les informations circulant à ce sujet d'« infondées » et d'« insensées » et « montées de toutes pièces ». Pour lui, le boycott confirme de la manière la plus claire la nouvelle orientation du parti qui veut être un parti d'opposition. Le MSP a-t-il peur de perdre la bataille électorale ? Non, dira M. Mokri qui annonce que le MSP est un « parti de gouvernement » qui a à son actif plusieurs participations électorales. Pour lui, le choix du MSP n'a rien à voir avec l'éventuelle candidature du président de la République. « Si tel était le cas, on aurait attendu l'annonce du chef de l'Etat », a-t-il répliqué. En fait, selon lui, le MSP n'aurait pas pris la décision de boycotter le scrutin si les négociations engagées avec des partis politiques avaient permis de s'entendre sur un candidat du consensus. Il a fait savoir que ces négociations ont été initiées avec plusieurs formations, excepté le FFS qui a décliné l'« invitation », préférant « négocier avec le pouvoir ». Le conférencier a soutenu que si l'opposition est fragile, c'est aussi parce que les élections n'ont jamais été transparentes. Après sa décision de boycott, le MSP ne compte pas en rester là. En effet, M. Mokri a fait savoir que son parti est déterminé à « traduire » sa décision sur le terrain en animant des meetings et des rencontres avec des partis politiques qui partagent la même idée. Il n'écarte pas la possibilité de voir son parti s'unir avec le RCD. « Le boycott est une décision qu'il faut assumer entièrement », lance-t-il. Et d'ajouter : « Nous n'allons pas rentrer chez nous. Nous allons mener une résistance politique pour le changement du système. » Le président du MSP dira que la popularité du parti est toujours intacte et qu'il n'y a jamais eu de recul surtout pas après les élections législatives qui ont été « empreintes de fraude ». Comme il a annoncé qu'aucun accord n'a été conclu avec Ali Benflis au sujet du prochain scrutin.