Abdelhak Benchikha a pris cette semaine les rênes des Verts. A peine nommé, il est déjà soumis à la charge du résultat immédiat. Il faut dire que l'équipe nationale de football, qui a procuré tant de joie au peuple, n'a plus le vent en poupe. Depuis son match référence face à la Côte-d'Ivoire pour le compte des quarts de finale de la CAN 2010, elle enchaîne les contre-performances. La dernière en date, un malheureux nul face à la Tanzanie en phase qualificative à la CAN 2012, a coûté sa place au cheikh Saâdane, véritable héros hier et contraint de démissionner sous la pression du public et des médias. On mesure alors toute l'étendue du challenge qui attend le nouveau coach. Benchikha, contrairement à ses prédécesseurs à la tête de l'EN, ne bénéficiera d'aucune période de grâce. Il lui faudra prouver ses compétences dès son premier test. Car, le 10 octobre prochain à Bangui face à la République centrafricaine, les Verts, et par conséquent leur coach, n'auront pas droit à l'erreur. Déjà, les commentateurs sportifs annoncent la couleur en imposant à l'EN aucune alternative si ce n'est la victoire. Un échec des Verts à Bangui sera-t-il (déjà) synonyme de fin de mission pour Benchikha ? Seul l'avenir nous le dira mais une chose est sûre, la pression doit être terrible sur les épaules du jeune sélectionneur. Dans ce registre, Saâdane en connaît un bout. Lui, qui après avoir été adulé, a subi l'ingratitude et l'insulte. Aujourd'hui, le cheikh doit être l'homme le plus heureux du monde. Libre de toute pression, un CV bien rempli, il se voit convoité par nombre de sélections nationales. Ne dit-on pas que nul n'est prophète dans son pays ? Surtout en Algérie, où les gens ont la mémoire courte. Qui se rappelle du temps, pas si lointain, où les Verts végétaient au plus bas de la hiérarchie mondiale. L'adage affirme que l'essentiel n'est pas d'atteindre le haut de l'échelle mais de s'y maintenir. Et pour ce faire, seuls le temps et la rigueur peuvent garantir le succès. Puisse-t-on s'imprégner de cette sagesse pour le plus grand bien de l'EN et de ses performances.