Après avoir entraîné plusieurs clubs algériens et maghrébins, Abdelhak Benchikha, qui est à la tête de la sélection nationale A' d'Algérie, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression. L'Expression: Avec un peu de recul, que pensez-vous de ce superbe match des Verts contre la Côte d'Ivoire? Benchikha: C'est un match historique. Un match plein d'enseignements qu'il faut prendre comme référence. C'est à partir de ce match qu'il faudrait construire et éviter les erreurs commises. Il faut revoir ce match et l'analyser à tête reposée pour tirer le plus d'enseignements possibles et revoir les points forts et les points faibles de notre sélection. Avec ces enseignements, on doit donc préparer le Mondial 2010. Et que pensez-vous de l'équipe ivoirienne durant ce match? Je pense qu'elle a perdu tactiquement ce match. Saâdane a bien su répondre et vite. Après les 20 premières minutes, on ne s'attendait pas à une réaction rapide. Par la suite, on a pris le jeu à notre compte et c'est là où Saâdane a réussi son coup tactique puisqu'il a isolé Gervino, Kalou et Drogba en fermant au milieu du terrain la possibilité d'alimentation de ces joueurs par Zakora et Yahia Touré, chargés de le faire. Ainsi, aucune balle n'arrivait à ce trio d'attaque. Nos joueurs du milieu ont donc coupé les vivres, si j'ose m'exprimer ainsi, et c'est le résultat positif réussi. Ainsi, la Côte d'Ivoire confirme qu'elle demeure l'équipe qui rate ses rendez-vous. Ils ont raté la CAN en 2006, en 2008 et aujourd'hui en 2010. On dit bien «jamais deux sans trois» et c'est le cas aujourd'hui. Je pense que la valeur individuelle ne suffit pas pour faire une équipe redoutable. Que pensez-vous de l'un de nos adversaires en demi-finales, d'abord si c'est le Cameroun? C'est une équipe qui a plus d'expérience. C'est une équipe qui possède de bonnes individualités qui marquent. Son rythme va crescendo. Après la défaite contre le Gabon, elle est en évolution constante et progressive. C'est une équipe de ce type de tournoi. A la dernière édition, elle était finaliste. Et les Camerounais sont toujours là. Au niveau de l'entre-jeu, ils ont une défense moyenne et on peut donc les surprendre comme l'a si bien fait la Tunisie, bien que les Tunisiens n'ont pu réussir à concrétiser la victoire. Nous avons une défense robuste et si on leur marque un but, alors là, on pourrait bien gérer le match. Et si c'est l'Egypte notre adversaire en demi-finales, qu'en dites-vous? C'est le train-train habituel. C'est notre derby. C'est plus qu'un match qui ne se jouera pas uniquement sur le terrain. Et puis nous avons un ascendant psychologique sur eux et c'est important. Quoique c'est une équipe des phases finales et elle n'est pas double championne d'Afrique par hasard. Elle possède des joueurs qui vivent bien en communauté comme une secte. Ils savent bien vivre dans les phases finales et ils ont un bon esprit de groupe. Nous avons cet avantage psychologique sur eux et il faut bien l'exploiter. D'ailleurs, selon les échos que j'ai eus avant leur match face au Cameroun, alors qu'il n'a même pas débuté, ils sont déjà en train de penser à l'Algérie! Et puis, il ne faut pas exclure qu'ils peuvent être absents de ces demi- finales...