M. Bakli, qui est également un notable de la communauté ibadite, a souligné que ces barons visent, à travers le soulèvement des jeunes à Ghardaïa, à saper les efforts de l'Etat en matière de surveillance des frontières marquées par une situation particulière, ces dernières années, en raison des tensions internes que connaissent des Etats voisins. Il a, cependant, écarté la thèse de la main étrangère dans ces incidents. « Certains médias, notamment étrangers, ont manqué de professionnalisme en accordant une grande importance aux évènements à travers des lectures et commentaires qui n'ont fait qu'exacerber la situation. Utilisant également des concepts médiatiques impropres tels que ‘conflit confessionnel', ‘différend entre malékites et ibadites' alors que la cohabitation entre ces deux communautés, à Ghardaïa, n'a jamais posé de problème depuis la guerre de Libération », a expliqué M. Bakli. Dans le même sillage, le président de l'association cheïkh Ishaq-Abi-Ibrahim-Tafiche pour la protection du patrimoine de la région de Ghardaïa, Imnacen Mohamed, a attesté qu'ibadites et malékites ont, de tout temps, cohabité en parfaite symbiose. « Les différends doctrinaux entre les habitants de Ghardaïa n'ont jamais été un problème ou un obstacle à la vie religieuse, économique ou sociale de cette population », faisant part de plus de 3.000 articles scientifiques, nouveaux et anciens, rédigés par des oulémas d'Algérie et d'ailleurs prônant la cohabitation qui existe entre les deux doctrines. M. Imnacen a reconnu que « d'aucuns tentent d'attiser la discorde entre les adeptes des deux doctrines dans la wilaya de Ghardaïa pour servir leurs intérêts personnels ».« Le colonialisme français n'a jamais réussi à diviser la population de Ghardaïa par des différends doctrinaux ou ethniques. Comment certains tentent aujourd'hui de déstabiliser la région en suscitant le fanatismedoctrinal ? », s'est-il interrogé. Selon M. Bakli, « les évènements de Ghardaïa ont été dramatisés par les médias ». Il a, par ailleurs, déploré l'incapacité des autorités locales à traiter la crise dès son éclatement, remarquant néanmoins que des indices montrent que la situation à Ghardaïa sera définitivement résolue grâce à la sagesse et à la présence de l'Etat. Pour sa part, M. Imnacen a reconnu qu'il y a eu, certes, des actes de violence, « mais je pense que ce sont des dérapages de certains jeunes qu'ils soient malékites ou ibadites », a-t-il soutenu.