L'ancien ministre du Tourisme et de l'artisanat, Abdelwahab Bakli, a affirmé que les "barons de la drogue et la contrebande tentent d'instrumentaliser les jeunes ghardaouis pour déstabiliser cette région géographiquement stratégique qui constitue un trait d'union entre le nord et le sud du pays". M. Bakli, un notable de la population ibadite a précisé dans une déclaration à l'APS que les "barons de la drogue et la contrebande sont les instigateurs des réactions anarchiques des jeunes de Ghardaïa qu'ils ont voulu exploiter à l'effet de déstabiliser cette région stratégique et véritable trait d'union entre le sud et le nord du pays". Saluant le rôle des forces de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la "protection des frontières en général et la région du sud en particulier", l'ancien ministre a souligné que "les barons de la contrebande, de la drogue et du crime transfrontalier visent, à travers le soulèvement des jeunes à Ghardaïa, à saper les efforts de l'Etat en matière de surveillance des frontières marquées par une situation particulière ces dernières années en raison des tensions internes que connaissent des Etats voisins". Il a appelé, dans ce sens, les Algériens à "s'inspirer des valeurs nationalistes et celles de l'Islam qui prônent l'entraide, la tolérance et le respect d'autrui". Par ailleurs, M. Bakli a écarté "la thèse de la main étrangère dans ces incidents" ajoutant que "si c'était le cas, l'emblème national n'aurait pas été brandi dans les rues et quartiers de Ghardaïa depuis le début des évènements". "Cette initiative traduit la loyauté de la population ghardaouie aux composantes historiques et civilisationnelles de l'Algérie", a-t-il dit. M. Bakli a, d'autre part, contesté le traitement accordé par les médias nationaux et internationaux en janvier dernier aux incidents de Ghardaïa, estimant que "certains médias notamment étrangers ont manqué de professionnalisme en donnant une importance disproportionnée aux évènements à travers des lectures et commentaires qui n'ont fait qu'exacerber la situation". Il a ainsi critiqué "le recours à des concepts médiatiques impropres tel que +conflit confessionnel+ et +différend entre Malékites et Ibadites+", ajoutant que "la cohabitation entre ibadhites et de malékites à Ghardaïa n'a jamais posé de problème et ce depuis la guerre de libération". "Les incidents ayant émaillée la ville de Ghardaïa sont pratiquement les mêmes qui se sont produits dans un passé proche dans certaines wilayas du pays mais à Ghardaïa la situation a été dramatisée par les médias et on ne sait pas pourquoi", a-t-il fait remarquer. Il a aussi déploré "l'incapacité des autorités locales à traiter la crise dès son éclatement" mais aujourd'hui, a-t-il expliqué "des indices montrent que la crise de Ghardaïa sera définitivement résolue grâce à la sagesse et la présence de l'Etat". "Il est nécessaire maintenant pour toute la population et les autorités locales de maintenir les facteurs à même de préserver le calme et éviter de verser dans la violence grâce et des solutions définitives", a-t-il préconisé. Le sud algérien et Ghardaïa en particulier a connu un "développement inédit" notamment ces dernières années et ce grâce aux efforts des hautes autorités du pays, a encore souligné M. Bakli. Abdelwahab Bakli a occupé le poste de ministre du Tourisme et de l'artisanat au sein du gouvernement de Belaid Abdesselam en 1992. Il a été chef de daïra de Hassi Bahbah, Boufarik, Tamanrasset et El Eulma entre 1975 et 1987, l'année où il a été élu député de la wilaya de Ghardaïa à l'APN. Il a également été conseiller du médiateur de la République Habachi Abdesselam entre (1996-1999) et membre de la commission indépendante chargée d'enquêter sur les évènements de Kabylie installée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et présidée par Mohand Issad en 2001. Il compte à son actif plusieurs ouvrages traitant de questions nationales et internationales.