Les ministres arabes des Affaires étrangères, dont Mourad Medelci se sont retrouvés jeudi au Caire. Au menu de cette réunion présidée par l'Irak, le conflit israélo-palestinien, les mesures israéliennes appliquées à Al-Qods, la relance de l'initiative de paix arabe, la question de la colonisation, la situation au Soudan, en Irak, en Somalie, la question des réfugiés et le budget de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. Malgré les divergences de fond qui persistent et qui n'ont pu être résolues malgré les tentatives de la secrétaire d'État Hillary Clinton et de l'émissaire américain George Mitchell après les trois rounds de dialogue entre Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahu, la Ligue arabe continue à faire confiance à l'administration de Barack Obama qui persiste à croire que les Palestiniens et les Israéliens pourront d'ici un an «réaliser les résultats que nous recherchons tous, c'est-à-dire deux Etats, deux peuples vivant en paix et en sécurité». Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue, ne fait plus mystère de son pessimisme sur les chances de voir aboutir les négociations directes. Il appelle à «donner une chance» à ces négociations israélo-palestiniennes même si la «seule lueur d'espoir» dit-il, est leur parrainage par le président américain Barack Obama. «Bien que l'essence de la politique israélienne reste inchangée, et malgré les doutes de certains sur les objectifs de ces négociations, nous prenons la décision sage de leur donner une chance», dit-il en ouvrant cette 134e réunion qualifiée par Mourad Medelci d'«exceptionnelle» et de «particulière». Parmi ces divergences : une prolongation du moratoire sur le gel de la colonisation en Cisjordanie qui expire le 26 septembre prochain. Tout comme l'Autorité palestinienne, l'administration américaine et l'Union européenne, la Ligue estime qu'on ne peut «négocier» et «coloniser» en même temps. «La colonisation et les négociations sont des points opposés», explique Ahmed Benhelli, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. Fidèle à sa politique expansionniste, Israël casse cet optimisme de façade qui a plané le 2 septembre Washington, le 14 à Charm El-Cheikh et jeudi dernier à El Qods. «Le moratoire ne sera pas prolongé», affirment les responsables de l'Etat hébreu en dépit des pressions internationales et des avertissements de l'Autorité palestinienne de quitter les négociations de paix à peine entamées. Selon le quotidien Israël-Hayom, le «forum des sept» principaux ministres que Netanyahu a consultés, a décidé de ne pas prolonger le gel et en a informé la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Ehud Barak, qui aurait proposé lors de cette réunion d'attendre un accord avec les Palestiniens sur le tracé des frontières avant de reprendre les constructions, aurait été mis en minorité, rapporte le même quotidien. La secrétaire d'Etat qui «espère» une prolongation du moratoire, à laquelle a publiquement appelé le 10 septembre Obama pour créer une «atmosphère propice à des discussions constructives», finira-t-elle par arracher aux Israéliens une rallonge de «trois à quatre mois», le temps que les deux parties s'entendent sur les frontières ? Pas sûr. Comme ils ne semblent pas près de faire la paix avec les Palestiniens, les Israéliens gèrent ces pourparlers qui durent depuis Oslo en 1993 en des «fins en soi». Pour gagner du temps cette fois, Netanyahu qui joue comme ses prédécesseurs sur deux fronts : poursuite de la colonisation en Cisjordanie et annexion d'El Qods, ressort une autre conditionnalité : la reconnaissance d'Israël comme un «Etat juif». «Nous avons une impression de déjà vu», conclut le numéro un de la Ligue arabe qui a invité les pays arabes à «préparer des projets alternatifs» à l'initiative de paix saoudienne adoptée au sommet de Beyrouth en 2002 et réaliser que l'instabilité au Moyen-Orient n'est pas près de prendre fin.