A vingt-quatre heures de l'ouverture de ce sommet, Israël faisait savoir que sa politique concernant la question d'El Qods demeure inchangée, « et c'est celle qui a été menée par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans ». Cela fait une dizaine d'années que la Ligue arabe se réunit en sommet ordinaire annuellement, conséquence de l'unique amendement apporté à son statut qui n'envisageait une telle éventualité que sous l'angle de l'exception, les seules rencontres régulières étant celles des ministres. Mais c'est l'actualité qui confère aux rencontres de chefs d'Etat un caractère extraordinaire, et celui qui s'ouvre aujourd'hui en Libye n'en manque absolument pas, malgré les points inscrits à son ordre du jour. Des questions ordinaires ou traditionnelles, dira-t-on, sans plus, puisqu'elles reviennent depuis longtemps, et même très longtemps pour ce qui concerne la question palestinienne, et plus globalement, le conflit du Proche-Orient. Et cette fois encore, c'est Israël qui a en quelque sorte imposé l'ordre du jour, sinon l'ordre des priorités. Et c'est aussi le Premier ministre israélien qui entend défier jusqu'au principal allié d'Israël qui fixe la trame de fond. Benjamin Netanyahu a souligné devant ses interlocuteurs américains qu'il ne fait que poursuivre à l'égard des Palestiniens et des Arabes la politique élaborée et appliquée par ses prédécesseurs. C'est ce que les Israéliens, toutes tendances politiques confondues, appellent « les questions consensuelles ». Ce qui veut dire qu'il n'y a sur ces questions aucune différence entre leaders politiques ou chapelles politiques, cela ne devant concerner que les seuls Israéliens, et encore, diront certains. A vingt-quatre heures de l'ouverture de ce sommet, Israël faisait savoir que sa politique concernant la question d'El Qods demeure inchangée, « et c'est celle qui a été menée par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans », a déclaré dans un communiqué le bureau de M. Netanyahu, rentré jeudi soir en Israël après une visite aux Etats-Unis, visite qui n'a pas permis de régler la crise avec l'Administration de Barack Obama, jetant le doute sur la reprise du dialogue israélo-palestinien. La question de la colonisation se trouve, cette fois-ci, aggravée par le processus de judaïsation de la ville sainte, et de certains lieux envahis ces dernières semaines par des Israéliens, avec, bien entendu, la bienveillance et la protection des forces israéliennes. A ce sujet, indiquait jeudi le ministre algérien des Affaires étrangères, les ministres arabes des Affaires étrangères avaient adopté un projet de résolution au terme de leur réunion à l'effet de soumettre le dossier en question à la CPI (Cour pénale internationale). Mourad Medelci a indiqué que les ministres arabes avaient souligné dans le projet de résolution la nécessaire élaboration d'un plan arabe unifié dans le cadre de l'initiative arabe de paix pour le règlement de la question palestinienne en vue de sauver El Qods des tentatives israéliennes de judaïsation.Le ministre a précisé que la réunion a examiné en premier lieu les mesures juridiques adéquates pour soumettre le dossier de judaïsation d'El Qods à la CPI, face aux violations israéliennes de la loi et de la légalité internationale. D'autres questions, souvent liées à l'occupation israélienne, figurent à l'ordre du jour, comme l'occupation du Golan syrien. C'est aussi le processus de paix au Darfour, mais beaucoup plus, très probablement, la présentation de l'initiative syrienne relative à la mise en place d'un mécanisme de gestion des différends inter-arabes. Il s'agit de développer cette proposition en tenant compte des mécanismes du Conseil de paix et de sécurité arabe. Voilà donc un autre problème arabe. Il est important, et il peut à lui tout seul, tout bloquer. Sera-t-il surmonté ?