L'Algérie dispose de moyens humains et matériels pour développer une industrie de maintenance aéronautique performante qui répond aux normes internationales, le Centre de maintenance de la compagnie nationale Tassili Airlines (TAL) situé à Dar El Beïda (Alger), en est une parfaite illustration, a estimé Salah Abdelhali, directeur technique de ce centre. « La confiance en la compétence des cadres algériens et une bonne gestion de l'entreprise sont les éléments à la base des performances réalisées par ce centre de maintenance », a indiqué ce responsable dans un entretien à l'APS. Le centre, réceptionné en 2010, regroupe une centaine d'ingénieurs et de techniciens supérieurs en aéronautique formés en Algérie assurant la maintenance en engineering d'une flotte composée de 31 appareils dont 4 Boeing 37-800 NG, 4 bombardiers Q 400 de 74 places ainsi que quatre Q200 de 37 places acquis en 2008. D'une largeur de 77,14 mètres et d'une profondeur de plus de 60 mètres, le centre de maintenance de TAL, dont les travaux ont été lancés en 2007, est destiné essentiellement à la maintenance des aéronefs qui composent actuellement la flotte de cette compagnie. Réalisé par une société canadienne, il est protégé par trois systèmes anti-incendie. Et par souci de préservation de l'environnement et de la nappe phréatique, à titre d'exemple, le bâtiment est doté d'un système de récupération de produits chimiques non dégradables. Les huiles, les lubrifiants et le kérosène, une fois récupérés, sont mis à la disposition des services compétents de Naftal pour traitement. Au plan de la formation, TAL a bénéficié des accords conclus avec les constructeurs d'avions qui prévoient des formations pour le personnel technique lors de l'acquisition de nouveaux appareils, selon M. Abdelhali. De même, la compagnie adopte une politique de formation qui va au-delà de ces accords en formant ses propres formateurs à l'étranger. « Dans ce contexte, deux instructeurs ont été envoyés fin 2013 en Europe pour se spécialiser dans les techniques de maintenance et assurer, par la suite, la formation de cadres en Algérie », a fait savoir ce responsable technique, mettant en exergue les avantages de cette formule en termes de coût et de transfert de savoir-faire. A titre d'exemple, la prestation de service pour la réparation d'un moteur d'un bombardier Q400 coûte la bagatelle de 100.000 euros (plus d'un milliard de centimes) sans compter les frais de déplacement de l'appareil (vers l'étranger) et le coût de l'immobilisation, alors que la même opération peut être assurée en trois semaines avec six techniciens algériens en respectant les normes de sécurité internationales en la matière. Au volet partenariat public-public, les compagnies nationales Tassili Airlines et Air Algérie travaillent en complémentarité. Ainsi, la maintenance périodique des quatre Boeing de TAL est assurée par les équipes techniques de la compagnie d'Air Algérie, qui assure également une assistance dans les escales à l'étranger au profit des avions de TAL. a compagnie aérienne, créée en mars 1998, en vertu d'une joint-venture entre Sonatrach et Air Algérie avant de devenir une filiale à 100% de Sonatrach en avril 2005, a transporté près de 600.000 voyageurs, un chiffre en « nette évolution » par rapport à 2012.